lundi 16 mai 2011

Le Jura Libertaire dans la tourmente policière.

[Suite à ses démêlés avec la justice bourgeoise, le Jura Libertaire change d'adresse mail (juralib@riseup.net) et d'hébergeur.]

Pour une histoire de graffitis (encore...) dont les photos ont été envoyées et publiées sur le site du Jura Libertaire, le site est à nouveau dans la tourmente (voir leur article ci-dessous).

L'un de nos tout premiers articles concernait déjà, l'année dernière (Juillet 2010), l'acharnement politique et policier lancé contre Indymedia Grenoble et le Jura Libertaire suite aux émeutes qui ont suivit la mort d'un homme (Karim Boudouda, 27 ans) après le braquage raté d'un casino, abattu par la police à l'issue d'une course-poursuite où Karim avait tenté de s'enfuir. Nous ne nous lasserons pas de le rappeler : quoi que les médias aux ordres puissent en dire, et sans sombrer dans le "victimisme", c'est un mort pour rien de plus au compteur de la police nationale. Alors que d'autres ont suivit depuis.

Déjà, cette "anecdote" était pour nous révélatrice d'un climat politique où souligner le fait que la police tue constitue déjà un affront contre le pouvoir.

Alors que l'immense majorité des médias traditionnels choisissaient de pleurer une "situation dramatique" ou plus généralement de voir comme "inacceptable" le fait que des jeunes de quartiers populaires veuillent venger la mort d'un des leurs [fusse t'il un "petit braqueur"], Les deux sites (Indy Grenoble et le Jura Libertaire) comme d'autres du même type, qui agissent comme plateforme d'informations relayant des articles divers, ainsi que des billets parfois plus personnels, ou encore des photos de l'actualité des luttes et des révoltes sociales, étaient accusés de faire "l'apologie de l'émeute", "le jeu des casseurs" (qu'est-ce qu'on rigole) et encore de "propager la haine anti-flics".

C'est le ministre de l'intérieur de l'époque, Brice Hortefeux, qui s'était alors longuement étendu sur ces "sites qui s'attaquent à l'honneur de la police nationale" avant de porter une plainte contre les sites en question.

Ce qui est en réalité insupportable à la fois au yeux de ce qu'il est encore convenu d'appeler "la classe politique" (au delà des seuls élus) et son auditoire-propagandiste préféré que sont les grands médias -outre le fait que des médias "sérieux" ne puissent soutenir ou tenter de comprendre l'esprit de révolte permanent qui hante ces "classes dangereuses" peuplant la périphérie des grandes villes- c'est que certains médias alternatifs, en plus de s'exprimer sur le ton qui leur convient, et de ne pas cirer les pompes du pouvoir, ose le faire en prenant régulièrement le parti de ses ennemis et en se substituant à toute censure.

Ce n'est pas la "haine des flics" qui dérange le plus le gouvernement ou son Ministère de l'Intérieur sur ces sites : parce qu'il ne sait que trop bien (puisqu'il qualifie sans cesse de "préoccupant" dans ses rapports la recrudescence des "violences contre la police") que le "bas peuple" n'a pas besoin d'un Indymedia ou du Jura libertaire pour le haïr.

Ce qui lui est parfaitement insupportable, c'est le simple fait que des médias alternatifs ou des sites qui ne lui cachent pas leur inimitié puissent relayer (à travers des articles, billets ou photographies de manifestations ou de graffitis sur les murs) des informations sur l'existence d'une véritable culture populaire de l'agitation, de la révolte ou au moins de la résistance à l'oppression et ce sans la condamner moralement ni en parler en termes de "désespoir" ou "d'actes incompréhensibles".

Mais même dans le cadre d'un "Etat de droit", où l'information n'est pas censée être inféodée au pouvoir, le simple fait de produire de l'information sur l'existence de la résistance et de la révolte permanente à ce dernier qui agite constamment la société est déjà presque un "crime".

Peut être tout simplement parce qu'il se pourrait bien que l'idée fasse son chemin,
et qu'en période pré-électorale : cette idée ne peut que faire trembler tout les pouvoirs.

Au delà de considérations strictement politiques, nous n'avons pas la naïveté de croire qu'il ne s'agit là que d'un acharnement contre ces sites. La LOPPSI 2 votée, n'importe quel site dont l'hébergeur conserve les logs pourra se voir reprocher un peu tout et n'importe quoi au prétexte de ce qui aura pu être posté sur son site ou son blog : par ses administrateurs/trices ou par d'autres. Ce qui est visé n'est donc encore une fois pas nécessairement le fait de commettre un acte illégal ou de faits gênants pour le pouvoir, mais de relayer une information sur leur existence.

C'est pourquoi nous croyons qu'avec ou sans cartes de presse, l'information doit être libérée partout et tout le temps et par n'importe qui. La validité d'un article n'étant pas sanctionné par le crédit que lui donne la loi ou le droit de presse, mais par sa pertinence, le fait de produire une information qui n'existe nulle part ailleurs, la véracité et l'authenticité de son contenu mais aussi la nature de son point de vue : c'est à dire de son positionnement idéologique, sociologique et politique (puisque le pouvoir tend à occulter ce qui l'arrange, à défendre la raison d'Etat et les intérêts de classe).

Au delà des sérieuses divergences qui peuvent nous séparer, nous affirmons notre pleine et entière solidarité avec les camarades du Jura Libertaire.
Tout continue ! Sur internet ou sur papier :
Que vive les médias et la presse révolutionnaires !

Le Cri Du Dodo

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[L'article du Jura Libertaire]

Second communiqué

Le précédent communiqué (ci-dessous) ne semble pas suffisamment précis et des ambiguïtés en ressortent.

Notre hébergeur — over-blog — ne se gène pas pour faire son sale boulot d’auxiliaire de police : collaboration sur la collecte d’information sur les individus utilisant entre autres le juralib (logs), délation de celles-ci à l’État et à ses chiens.

Mercredi 27 avril, deux personnes ont été perquisitionnés puis auditionnées dans le Périgord avec pour motif ou prétexte l’inscription de slogans de solidarité sur la façade du vice-consulat d’Italie à Bordeaux. Celleux-ci ont été retrouvés par l’adresse IP correspondant à la connexion internet à partir de laquelle fut réalisée la publication de l’article lié, sur le juralib.

Les deux ordinateurs ont été saisis.

Sur ces ordinateurs, beaucoup de choses familiales et militantes, mais aussi potentiellement le mot de passe de notre ancienne adresse, chez no-log.

Le lendemain de la perquisition, nous avons effacé tous les mails qui se trouvaient sur la boîte mail no-log et en avons modifié le mot de passe. Il n’est techniquement pas impossible que les flics aient lu cette adresse, et tous les mails reçus sur celle-ci depuis un moment, non effacés.

Nous tirons les leçons qui s’imposent en matière de précaution et de sécurité qui en découlent.

Le Jura Lib, 3 mai 2011.

Aux correspondantEs du Jura Libertaire

Le 14 avril dernier, Le Jura Libertaire publiait un courriel reçu, relatant l’inscription de slogans de solidarité sur la façade du vice-consulat d’Italie à Bordeaux :

Mercredi 27 avril, deux personnes ont été auditionnées en Périgord — sur la base de l’adresse IP de publication sur over-blog —, lors d’une perquisition de flics de Bordeaux.

Deux PC ont été saisis.

Le Jura Libertaire en Dordogne et ailleurs - 28, 29 avril, 2 mai.

samedi 14 mai 2011

Belgique - Bruxelles : une caméra de police retrouvée cachée dans un apparement.



[Nous parlions récemment dans un de nos articles des caméras de surveillance comme d'un dispositif omniprésent dans la vie quotidienne des grandes métropoles capitalistes. Voici un exemple plutôt incongrus de son utilisation dans l'actualité récente de camarades/compagnons belges...]




Vidéosurveillance cachée trouvée au domicile de deux anarchistes de Bruxelles

Source : Indymedia Bruxelles, Dimanche 08 Mai 2011

Nous venons de trouver un dispositif de vidéo-surveillance caché dans notre appartement. Nous nous limiterons ici, provisoirement, à fournir quelques précisions techniques, en joignant les photos.

Le dispostif était caché derrière une petite grille de ventilation, placée pour aérer le mur en gyproc, dans notre cuisine. Le caméra, type "S/W" ( ?) était juste derrière la grille, relié à une batterie plutôt grande composé de 3 tubes de 4 batteries de 14,4 V. La batterie se trouvait derrière l’évier, le tout relié avec des câbles. Entre la batterie et le reste du disposif, se trouvait ce que nous croyons être un interrupteur, manipulable à distance. Le caméra était relié à une petite boîte noire, servant comme "encodeur". Cet encodeur, type "Micro View Lock" (Ovations Systems) était à son tour relié à ce que nous pensons être l’antenne pour transmettre les images sur 1,4 Ghz. Il n’y avait donc pas de carte SIM.

La caméra :


L'antenne (?) :
Le caméra pointait vers la table de la cuisine. Nous ne sommes pas sûrs s’il contient aussi un micro. Le caméra était fixé avec des éléments magnétiques.

Sur quasi tous les élements, des autocollants "CS" étaient apposés. Une vite recherche nous a donnée une piste : "CS" correspond en effet au code du magasin du Service Logistique de la Police Fédérale.

Sans peur ni parano,
Deux anarchistes de Bruxelles

Grèce - Grève Générale : Un communiqué et un article.

[Suite à la grève générale du 11 Mai 2011, aux manifestations et affrontements dans les rues de Grèce, nous publions une traduction du "First announcement of the occupied refectory building in Propylaea, Athens" posté par ses auteur-e-s sur le site Contra-info, ainsi qu'un autre article du site anarchiste anglais Occupied London relatant la manifestation et les violences policières, également traduit par le site Contra-info, ainsi que quelques photos d'une manifestation contre la répression le lendemain.]

Premier communiqué de l'occupation du réfectoire au Propylée d'Athènes.


Mercredi 11 Mai 2011.

Lors de la manifestation pour la grève générale du 11 mai, des milliers de travailleurs ont exprimé leur opposition aux mesures anti-sociales du gouvernement grec, qui affectent directement les travailleurs. Tandis que la politique prédatrice de la Troika, en coopération avec le gouvernement grec, précipite des pans de plus en plus grands de la société dans la pauvreté absolue, les forces anti-émeutes attaquent les manifestants avec une grande violence.

Durant la manifestation du 11 mai, et alors qu’une grande partie des manifestants avait dépassé le parlement et se dirigeait vers le Propylée (rue Panepistimiou), les flics ont attaqué avec acharnement, et de façon injustifiée, différents cortèges (assemblées de quartier, syndicats de base, anarchistes/anti-autoritaires, gauche extra-parlementaire…), les frappants sauvagement et utilisant des tonnes de gaz lacrymogène. Plus d’une centaine de manifestants ont été transférés vers les hôpitaux généraux (Nikaia, KAT, Evangelismos), trois d’entre eux ont du subir des opérations chirurgicales.

Le camarade Yannis K. a été mortellement attaqué par les forces de répression. Blessé et la tête ensanglantée, il s’est éloigné de la rue Panepistimiou aux côtés d’un autre manifestant. Prenant la rue Amerikis, au croisement de Stadiou Street, ils se sont réfugiés sous un porche, où des témoins l’ont vu saigner. Il a été transféré, dans un état ante-mortem (d’après le communiqué du syndicat des médecins hospitaliers) à l’hôpital général de Nikaia, souffrant d’une hémorragie interne à la tête. Il a été immédiatement opéré et hospitalisé aux soins intensifs, dans un état comateux.

Au moment-même où ce texte est écrit, les mécanismes formels de la manipulation se mettent en place au travers des apologistes de leur régime, qui tentent activement de présenter l’attaque meurtrière comme une “blessure subie dans des circonstances floues” dédouanant ainsi les responsables et instigateurs (l’Etat grec, les forces répressives).

Le souvenir de la révolte de décembre 2008 devient une épée de Damoclès pour la classe dirigeante, qui tremble devant la perspective d’une nouvelle explosion sociale.

Par ailleurs les forces répressives, en collaboration étroite avec les membres des organisations d’extrême-droite, ont lancé un pogrom coordonné contre les milieux politiques et les squats (Villa Amalias, Patission 61 et le squat Skaramaga), tentant ainsi de détruire “l’ennemi intérieur” en envoyant un message de terreur et de peur à quiconque riposte.

Aujourd’hui, 12 mai, à 9h, nous avons occupé le réfectoire de l’université d’Athènes au Propylée, rue Panepistiniou, dans le centre d’Athènes. Nous avons d’ores et déjà transformé le bâtiment et sa cour en un centre de contre-information et un front de la lutte, une digue dressée contre l’invasion de l’Etat et la brutalité capitaliste.

NON A LA PERSÉCUTION DES PERSONNES ARRÊTÉES LORS DE LA GRÈVE GÉNÉRALE DU 11 MAI !

PAR TOUS LES MOYENS, GUERRE A L’ETAT ASSASSIN !

NOUS APPELONS A UNE ASSEMBLÉE DANS LE RÉFECTOIRE OCCUPE AU PROPYLÉE, JUSTE APRES LA FIN DE LA MANIFESTATION (DÉBUT DE LA MANIFESTATION A 18h00)

Des anarchistes et anti-autoritaires
de l’occupation du bâtiment du réfectoire (Propylée)

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La vicieuse attaque policière contre la manifestation de la grève générale du 11 mai à Athènes a laissé au moins douze personnes blessées, dont une dans un état critique

Mercredi 11 Mai 2011.

A la fin d’une manif pour la grève générale qui aurait restée sans incidents la police a lancé une attaque vicieuse et injustifiée : des dizaines de manifestants qui passaient de l’extérieur du grand magasin « Attica » à bd. Panepistimiou ont été encerclés par la police antiémeutes qui a commencé à leur donner des coups des pieds, à les jeter sur le chaussée et à lancer des gaz lacrymos et des flash-bang grenades sans discrimination, directement sur la foule. Il y a au moins douze personnes blessées. Un manifestant de 30 ans est dans un état critique. Il a été transféré à l’hôpital général de Nikaia et il a subi une opération. Il est actuellement en soins intensifs et, d’après les médecins, son état va rester critique au moins pour quelques jours.

Il y a eu aussi des affrontements dans le quartier d’Exarchia dans l’après-midi. Au moins sept personnes ont été interpellées à l’extérieur de l’Ecole Polytechnique.

A l’heure actuelle (19h34) la présence de la police dans le quartier d’Exarchia est toujours forte et l’état de la personne qui a été blessée est toujours critique.



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Manifestation contre la répression à Athènes, Jeudi 12 Mai 2011 :



vendredi 13 mai 2011

Paris (Squat) : Le Bourdon expulsé...


Le squat du Bourdon a été expulsé par la bleusaille Mercredi 11 Mai 2011 au matin.

15 personnes dont 5 tunisiens (apparemment sans-papiers ?) arrêtées sur place.

Tout le monde a finalement été relâché dans les journées du Jeudi 12 et Vendredi 13 Mai, même les 2 personnes qui ont vu leur garde à vue prolongée de 48h avec motif invoqué de refus de donner leur identité.

Des suites judiciaires seront sans doutes à prévoir (convocations au tribunal).

Pas plus d'informations pour l'instant.

Quoi qu'il en soit : un de fermé, dix d'ouverts !

Source : Indymedia Paris. Voir l'article ici pour le fil d'info et les échanges sur les arrestations et la répression.

mercredi 11 mai 2011

Réflexions sur la révolution syrienne

[Traduction du texte du camarade anarchiste syrien Mazen Kalmamaz paru le 24 avril 2011 (Berckman, Coordination des Groupes Anarchistes) ]
1- En suscitant les conflits ethniques, le régime syrien a une double intention, d'une part déformer l'image de la révolution syrienne et d'autre part accentuer l'introversion (replis sur soi), la phobie sociale, et éloigner toute action, interaction ou dialogue avec les composantes de la société en dehors d'une tutelle de l'appareil de sécurité de l'état. Le despotisme exclut toute possibilité de dialogue ou d'action avec autrui, coupant ainsi les liens et isolant les individus les uns des autres.

Le silence imposé par le régime est en outre utilisé comme prétexte pour créer une atmosphère de crainte et d'appréhension, et écarter toute possibilité d'une action collective. Ainsi en isolant les individus les uns des autres et en les cernant dans le cercle de la terreur et du paranoïa, les gens développent une frayeur non seulement vis-à-vis des appareils de l'état mais aussi vis-à-vis du spectre du tiers avec qui on coexiste et on partage la même destinée. Le pouvoir et ses institutions deviennent ainsi indispensable dans une société dépourvue de liens, inhibé et léthargique, tel est le despotisme authentique. En une telle occurrence la révolution est synonyme de recréer le dialogue libre interindividuel et l'action libre collective.

2- La répression et la réticence imposées généreraient une obscurité qui faciliterait au régime la création de dissensions entre les opprimés, du moment qu'ils ne s'instruisent et ne s'informent qu'à travers les médias du régime, de ses adeptes, ou ses adversaires parmi les puissances dominantes. Ces derniers peuvent ainsi diffuser des messages plein d'arrière pensée.

Il ne s'agit pas de dire que la pensée ethnique n'existe pas, mais elle n'est pas aussi terrible que le pouvoir veut le faire croire. Cette pensée est à un certain degré la conséquence de la pérennité des supplices et du comportement ethnique infligés par le régime. Les médias officiels ne parlent ni de l'ethnicité du régime ni de ses agissements malveillants contre des personnes d'une autre ethnie. Les assassins mercenaires du régime sont plutôt dépeints comme exerçant une violence purement ethnique. Ensemble, les partisans du régime et les Takfiri [1] sont responsable de la création de la haine ethnique en Syrie, ils sont en réalité les Takfiri du pouvoir. Les forces démocratiques, gauchistes et laïques parmi l'ethnie alaouite , et d'ailleurs les masses alaouites entières pillées et réprimées par le régime comme pour le reste de la population syrienne ,revendiquent aujourd'hui la dénonciation du barbarisme de ces criminels, autant que les forces homologues sunnites doivent dénoncer tout appel au takfirisme ou à l'atteinte des minorités.

3- Le régime syrien et son homologue saoudien ont des intérêts mutuels, sans pour autant être des adversaires, il s'agit d'un antagonisme objectif plutôt que personnel. L'ennemi principal des deux régimes est leur peuple, chacun des régimes utilise l'autre pour justifier la répression qu'il inflige à son peuple. Le régime syrien utilise le nom de Bandar ben Sultan (prince héritier saoudien) et le fait passer pour le principal initiateur des soulèvements populaires, le régime saoudien utilise la révolution syrienne et particulièrement l'attitude hypocrite de l'Iran envers ladite révolution pour justifier la répression de la révolution du Bahrain. Les deux régimes essaient d'ethniciser les révolutions arabes et les restreindre à de pures conflits ethniques, masquer leur réalité révolutionnaire et éviter leur transformation en un Tsunami populaire menaçant toutes les dictatures de la région.

4- Le régime syrien, Iranien et Saoudien se ressemblent dans leurs pratiques et dans leurs structures, en Syrie il existe des services secrets qui détiennent un pouvoir absolu leur permettant la répression illimité des individus voire même leur torture et leur exécution. De manière comparable, en Arabie saoudite il existe le service secret mal réputé, en plus de la Commission répressive pour la promotion de la Vertu. Comme en Syrie, en Arabie Saoudite on est entrain de faire hériter les fonctions répressives, le prince Mohamed ben Naif est entrain de détenir progressivement la fonction de son père dans la présidence des institutions de la répression et dans l'infliction des supplices aux gens. En Syrie on note l'émergence de Maher Alassad tout dernièrement, celui-ci essaie de démontrer à Deraa qu'il mérite la succession de son oncle, le boucher de humat et Tadmoor [2]. La même logique s'applique en Iran, sauf que dans cette dernière l'héritage ne se fait pas selon la filiation mais plutôt dans le cadre des institutions religieuses

5- L'attitude de l'alliance 8 mars envers la révolution syrienne ne peut être qualifiée que de honteuse, tout particulièrement la position de Hezbollah en essayant de masquer les crimes du régime syrien. L'attitude de l'alliance 14 mars est aussi abject et ignoble, celle-ci soutient la position de l'Arabie saoudite qui ethnicise la révolution syrienne et bahreïnienne et la présente comme étant une simple substitution d'un tyran alaouite par un autre sunnite. Ceci n'est pas seulement du galimatias mais aussi un mensonge éhonté.

Ils ne soucient pas du peuple syrien et de sa liberté, mais ils croient plutôt que la révolution syrienne, en affaiblissant un de leurs adversaires, accentuera objectivement leur position de force dans la concurrence quant à l'assujettissement du Liban et l'exploitation de ses richesses. Ils veulent déculpabiliser leurs seigneurs et leursles bouchers et réduire la révolution populaire syrienne à une affaire purement ethnique.

Un conflit entre des forces répressives autoritaires et fascistes, utilisant la carte ethnique et recourant à l'initiation de massacres ethniques quand cela est nécessaire pour contrecarrer une autre puissance similaire, telle est leur vision vis-à-vis du conflit au Liban et dans la région toute entière. La révolution syrienne aujourd'hui a dévoilé la défaillance du système ethnique et les puissances ethniques y compris de la gauche adepte de l'empire Hariri ou du hizboullah qui à son tour regarde le monde entier, le moyen orient, la Syrie et le Liban d'un point de vue purement ethnique.

Pour les leaders des mouvements ethniques la liberté des syriens ordinaires ne signifie pas plus que la liberté des libanais ordinaires. Cette liberté ne représente qu'un slogan manipulé avec malveillance, et dont les seuls objectifs sont, la pérennité de la domination et l'oppression au profit du régime syrien.

Le régime syrien essaie de démontrer que le pays jouit de la liberté, tout en asservissant le peuple. Le régime ethnique libanais et toutes les alliances ethniques au Liban prétendent à la démocratie et considèrent le système ethnique comme étant démocratique, ces puissances réduisent le citoyen libanais à un simple chiffre dans le compte de son leader.

Le régime syrien considère les conflits ethniques comme une menace, et de manière contradictoire il exerce lui-même la discrimination ethnique et les massacres contre les minorités. Au Liban les leaders ethniques reproduisent les même actions, ils accusent les autres d'être ethniquement discriminatoire, tandis qu'eux même mène une politique inspirée de l'ethnicité. Aujourd'hui Il n'existe pas de preuve aussi tangible que celle-ci, pour démontrer que la révolution syrienne contre le régime totalitaire est du même côté que la révolution des jeunes libanais contre le régime ethnique. Cette révolution n'est pas comme les médias à la solde d'Hariri le prétendent, un soulèvement hostile à l'Iran et aux chiites. Les chiites, les iraniens et toute personne sur la terre méritent la liberté comme nous, nous adhérons à leur militantisme pour bannir le totalitarisme, et nous croyons que notre cause est unique, et que les pouvoirs totalitaires quoiqu'ils soient des concurrents entre eux, sont par nature hostiles envers leurs peuples avant de s'opposer aux ambitions des autres peuples.

6- La carte des réformes est jouée par le régime syrien pour gagner du temps, rappelons le conflit sanguinaire en 1980-1979 entre les frères musulmans et le régime, ce dernier avait fait des promesses de réforme pour absorber la colère et bannir tout soulèvement qui s'oppose à la révolution des frères musulmans et au régime totalitaire Baasiste. Après les massacres de Humat le régime syrien a redirigé sa répression contre tous les courants politiques en Syrie, ainsi il a réprimé tout le monde, les gauchistes et les Nasseriens, les nationalistes en dehors du front [3], et bien évidemment les islamistes, organisés ou non, n'ont pas été épargnés, puis le régime a finalisé l'aliénation des partis du front. Pratiquement tout activiste a purgé une décade et demi d'emprisonnement, en somme le régime a imposé une sorte de résignation et a bâti un état policier ayant fini par faire hériter honteusement le pouvoir, la bureaucratie étatique militaire a plongé dans un pillage sans limite (ce qu'on appelle aujourd'hui la débauche). Avec l'arrivée de la politique néolibérale, les choses se sont aggravées, de larges masses vivent sous le seuil de la pauvreté. Les promesses de réforme de Bachar Alassad ne différent en rien ni aux promesses de Jamal Mubarak en Egypte, ni aux promesses de Saif Alislam en Lybie. Ces promesses ont été proclamées pour la première en l'an 2000, en concomitance avec l'intronisation, puis les dites promesses se sont renouvelées en 2005. En somme 11 ans sont passés, l'oppression et l'exploitation ont continué avec de nouveaux visages qui ne sont que la descendance de Hafed Alassad. Les promesses de réformes sont identiques à celles proclamés par le régime en 1980 et 1979, le seul but de ces derniers est de gagner du temps pour briser le soulèvement populaire. En outre, le régime projette d'isoler la société et plus particulièrement les couches appauvries, puis de la mener avec une poigne de fer et transmuer la Syrie en une vaste prison.

7- La situation réelle est complètement différente de ce qui est dépeint par les médias étatiques ou les médias d'Hariri, à Deraa les islamistes ne sont pas les activistes principaux, les soulèvements sont à certain degré spontanés, et même les leaders les plus classiques et qui jouissent d'un certain respect de la rue ne sont pas les commandeurs des soulèvements.

Plusieurs gauchistes de différentes tendances participent aux soulèvements, on cite entre autres ceux qui ont fini en prison Walid Fares le leader du courant Qasyon fi draa. Même à Douma où le caractère conservateur domine dans la population,, les islamistes n'ont joué aucun rôle.manière

Je ne peux pas parler de Banias, j'ai connu à l'époque des médecins de Banias et leurs familles, ces gens accusés de manière aberrante d'ethnicisme par le journaliste Abi Hassan dans son article sur Banias sont bien loin de cette attaque. Je tire ce point de vue de mes connaissances personnelles. Si les gens de Banias ont changé dernièrement, ceci est arrivé à l'ombre de la répression absolue du régime, ceci est une preuve que la dictature mène à l'impasse


8- Nous les gauchistes et les laïques vaincus par la répression et poussés à l'abattement à cause des attitudes honteuses de nos leaders , nous constituons aujourd'hui une force non négligeable mais abattue et désespérée dans une ambiance ou la politique ne tient plus de place chez les gens, ensemble avec les jeunes rebelles et les couches appauvries et opprimées par le régime, nous sommes capable de mener un dialogue libre avec toutes les parties de la société et créer une nouvelle atmosphère caractérisée par l'équité et la justice .

Les deux régimes arabes abattus prétendaient la laïcité et ont farouchement lutté contre les fondamentalistes, mais ces derniers n'ont pas pu s'accaparer du pouvoir après la déchéance des appareils de sécurité des deux régimes. Les frères musulmans en Egypte et Enahda en Tunisie se sont trouvés dans l'obligation d'annoncer leur intention ni de vouloir s'emparer du pouvoir ni de vouloir imposer leurs idées. Nous assistons aujourd'hui à l'émergence d'une nouvelle liberté ; les gens dans la rue auparavant pris par le régime comme des troupeaux sous l'égide des religieux, sont eux qui empêchent les pouvoirs politiques de s'emparer de la rue, et mettent une plateforme commune faite de liberté et d'équité.

Il existe deux méthodes pour combattre l'ethnicisme et le sectarisme, la première est de créer un ethnicisme opposant, ceci profite aux puissances dominantes, et accentue de manière nette l'exploitation et l'oppression dont les masses sont victimes depuis des décennies ; la deuxième est la laïcisation véritable inspirée de la liberté pour tous et l'équité, ceci est synonyme de liberté des masses et leur droit à la justice et au partage équitable des richesses. Il existe aussi deux manières pour combattre la violence ethnique, ou bien par l'intermédiaire d'un dispositif de sécurité allié à une puissance illégale (tel est le cas d' achabiha) et dont la violence est poussée, ou bien une mobilisation libre de la rue, prête à payer cher pour sa liberté. Enfin il existe deux modes de vie et pas plus, ou bien nous sommes libres, ou bien nous sommes asservis, et il n'y a pas un mode intermédiaire.


Mazen Kamalmaz, anarchiste syrien,
24 avril 2011

[1].Partisans de l'islam politique adepte de la violence pour imposer leur vision de la religion, considérant comme apostats tous les musulmans ne partageant pas leur vision de la religion.

[2]. Localités syriennes

[3]. Front national progressiste syrien, la façade politique du régime regroupant les partis légaux depuis 1972 ( Parti Baas.Union socialiste arabe, Mouvement socialiste arabe, Parti social nationaliste syrien Parti communiste syrien (groupe de Youssouf Fayçal), Parti communiste syrien (groupe de Khalid Bakdash) Parti de l'union socialiste Unionistes sociaux-démocrates )

Texte original en arabe
Traduction: Berckman, C.G.A et My Al Houria
Source : Texte trouvé sur Anarkismo.net

mardi 10 mai 2011

Procès en appel des inculpés de Vincennes

Incendie du CRA de Vincennes : le procès en appel des inculpés reporté.

Suite à l’audience du vendredi 6 mai 2011 : Le procès en appel est reporté.

- Rendez-vous à nouveau le vendredi 13 mai 2011 à 13h30 à la cour d’appel du TGI de Paris Pôle 2 chambre 9.

Relaxe de tous les inculpés !

Liberté de circulation et d’installation !

Fermeture des centres de rétention !

Plus de papiers du tout !

Source : Indymedia Paris.

lundi 9 mai 2011

Qu'est-ce qu'un dispositif (suite 2)

Florilège de quelques dispositifs
rudimentaires dans la vie quotidienne...


Numéro 2 -
"Vous avez demandé la police ? Ne quittez pas"


« Qui se laisse prendre dans le dispositif "téléphone portable", et quelle que soit l'intensité du désir qui l'y a poussé, n'acquiert pas une nouvelle subjectivité, mais seulement un numéro au moyen duquel il pourra, éventuellement, être contrôlé.»
Giorgio Agamben

Autre dispositif redoutable, et souvent insoupçonné :
Le téléphone portable. Avec les séries télévisées et autres films policiers, chacun-e sait aujourd'hui qu'un récepteur de type scanner (dont l'utilisation est illégale, mais le matériel en vente libre) permet l'écoute téléphonique des conversations sur n'importe quel téléphone portable. D'autres technologies se sont depuis développées significativement. Ce type matériel est évidemment en dotation de tout les services de police (qui nécessité théoriquement une autorisation de la préfecture, mais ce n'est pas toujours le cas – l'affaire de Tarnac et ses « écoutes téléphoniques et poses de micro illégales » dans des appartements l'ont prouvé-), a transformé l'écoute téléphonique en un fait assez commun et généralisé de la panoplie du flic. Ce sont en réalité les opérateurs téléphoniques qui sur demande de la police, permettent l'écoute des conversations. Ce que la plupart des gens savent moins, c'est qu'avec un matériel tout à fait rudimentaire, on peut suivre un téléphone portable à la trace, même éteint, et qu'on peut localiser n'importe qui en possédant un à quelque mètres près. Pourquoi ? Parce que c'est la puce qui envoie et reçoit toutes les informations électriques et électroniques et laisse ainsi des « empruntes » magnétiques sur chaque antenne relais devant laquelle elle passe. Conséquence ? Avec l'équipement adéquat, on peut facilement déclencher un faux appel téléphonique à distance, et/ou ouvrir la ligne pour écouter ce qui se passe et l'utiliser comme un micro. En bref, chaque téléphone portable est un mouchard potentiel. Si on décide de vous suivre via ce biais, on peut écouter ce qui se passe autour de vous et connaître votre position en temps réel. La police utilise de plus en plus cette technique de localisation pour retrouver ce qu'elle appelle les « bandes constituées » suspectées dans telle ou telle affaire. En plus clair des individus qui se déplacent en groupe -comme une large majorité de la population dans les grandes villes- et que la police suspecte de quelque chose. A titre indicatif, et rien que pour les seules écoutes, les « services des obligations légales » de certains opérateurs se retrouvent en moyenne avec 8000 requêtes policières en attente par jour. Les SMS peuvent être transcrits et envoyés à la police, même en cas de suspicion mineure. Enfin, les écoutes téléphoniques ont été facilitées par la loi du 23 janvier 2006 relative à « la lutte contre le terrorisme », et plus particulièrement l'article 6. Elles ne requièrent plus depuis, l'autorisation d'un magistrat.

Outre l'aspect sécuritaire évident une fois ce constat fait, ce qui frappe dans le marché des téléphones portable, c'est son expansion vertigineuse. Le nombre d'utilisateurs de téléphones portables dans le monde est estimé à plus de 5 milliards et 65 millions en France. Le marché du téléphone portable représente un véritable empire capitaliste pour les constructeurs comme pour les opérateurs (certaines entreprises assurant parfois les deux phases de production). Entre la nouvelle "Clé G3", les "i-phones" ou encore le "blackberry", de plus en plus régulièrement, une nouvelle gamme rentre sur le marché avec plus "d'options", et de plus en plus souvent : "on" change de téléphone portable. Ce qui signifie que l'ancien est souvent cassé, abandonné ou jeté. Les matières utilisées sont de plus en plus complexes et toxiques et donc polluantes. A chaque changement d'abandonnement, c'est aussi la puce qui est jetée. Et comme elle ne disparait pas dans les limbes, c'est en moyenne pour une puce de 2 grammes 1,7 kg d’énergie fossile, 1 m3 d’azote, 72 g de produits chimiques et 32 l. d’eau qui sont nécessaires à sa fabrication qui seront encore gaspillés.

En outre, la pollution électromagnétique, véritable nuisance des temps modernes, devient de plus en plus dangereuse pour la santé à mesure que les téléphones portables (mais aussi les immenses antennes relais) sont de plus en plus puissants et surtout de plus en plus nombreux. De plus en plus d'organisations de santé accusent les effets des rayonnements électromagnétiques des portables, jusqu'à l'OMS dans plusieurs de ses rapports (qu'on ne peut pourtant pas taxer d'écologisme radical étant donné ses silences complices concernant le nucléaire et ses partenariats avec des lobbys tels que l'AIEA), et notamment l’augmentation de la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique, et l’expression des protéines de stress dans les cellules.

Ce qui signifie que les ondes peuvent provoquer la rupture de brins d'ADN d'êtres humains ou d'animaux, et vont même jusqu'à perturber la synthèse de certaines protéines du cerveau (étude Reflex financée par l'union européenne). L'effet est en fait le même que celui d'un micro-onde, même si l'exposition est évidemment plus longue, et que c’est le centre névralgique du corps humain qui subit un échauffement. D'où le lien avec l'augmentation des risques de développement de tumeurs cancéreuses :

"Si l’on téléphone régulièrement et pendant de longues périodes il n’est pas impossible que l’effet thermique finisse par léser l’ADN cellulaire et provoquer des tumeurs cancéreuses"
(Science et Vie Avril 1999)

Enfin, outre l'aspect strictement clinique et physiologique, un autre aspect, plus culturel et social, est le processus dans lequel s'engage une sociabilité en grande partie régie par une communication à distance, qui tend à être toujours plus médiatisée. Si une augmentation du stress et une multiplication des déprimes chez les accrocs du portable est souvent constatée, c'est sans doutes parce qu'un tel dispositif participe à éloigner un peu plus les gens les un-e-s des autres, en les isolant, en les enfermant dans un petit monde artificiel fait de milliers de sms, de mms, d'appels compulsifs illimités jours et nuits, d'accès internet et de "statuts sur réseaux sociaux virtuels" (où on décrit ses états d'âme où ce qu'on est entrain de faire en quelques mots) et d'une solitude souvent de plus en plus profonde et d'autant plus vicieuse qu'elle prend l'apparence d'une sociabilité de façade.

Loin de se faire dans le plus grand des secrets, loin d'être un "complot", la mise en place d'un tel dispositif (comme bien d'autres) se fait avec le consentement, ou plus simplement l'adhésion passive, -via la publicité et d'autres propagandes- de ses "sujets" : utilisateurs-consommateurs.

Si le dispositif est une machine à produire de la "désubjectivation" (c'est à dire défaire et remodeler des sujets, des "types" d'êtres humains et de sociabilités humaines, notamment en modifiant leurs comportements et leurs habitudes) alors le portable est le dispositif par excellence. Par lui, on dispose d'un individu, on le suit à la trace, on l'expose à n'importe quel risque sanitaire tout en l'en informant cyniquement, on peut l'épier et écouter ses conversation, on modèle ses relations sociales et la forme qu'elles prennent, et enfin, on le réduit à un numéro.

Le Cri Du Dodo

Quelques lectures sur le sujet :

- "Le téléphone portable, gadget de destruction massive"
par Pièces et mains d'oeuvres.

- "Qu'est-ce qu'un dispositif" de Giorgio Agamben, chapitres 8 et 9 notamment (extrait).

- A titre indicatif : "les effets du téléphone mobile sur la santé" par un site pour "professionnels de la santé".

Ecologie radicale et anti-nucléaire : brochures !

[Quelques brochures ayant fait récemment l'objet d'une nouvelle publication]

"Comme dix mille soleils"
par André Dréan


Brochure complète sur Infokiosques.net

« La production nucléaire est devenue, en France plus qu’ailleurs, partie intégrante de la survie quotidienne. Nul citoyen n’y échappe comme consommateur. Et leur simple angoisse, en général refoulée, des catastrophes nucléaires ne fera pas le printemps de la subversion s’ils ne remettent pas en cause eux-mêmes, pour eux-mêmes, leur condition d’ilotes du capital. Le bluff et les gesticulations de quelques spécialistes de l’intervention spectaculaire ne leur seront d’aucun secours. Plus que jamais, il est impossible de combattre le nucléaire sans combattre la société qui lui a donné naissance, sans rompre sans retour avec les réformateurs des lobbies écologistes. Toute tentative de subversion du monde nucléarisé doit reprendre les choses là où elles ont été abandonnées, reprendre les questions laissées en suspens. Ainsi, il est impossible de se contenter de l’ancienne contestation de l’énergie nucléaire mais, à travers elle, de pousser la critique plus loin, vers la remise en cause du monde de l’énergie lui-même [...] »

"Les comprimés d’iode :
des tranquillisants contre
l’angoisse nucléaire"


Brochure complète sur Infokiosques.net

« La décision de distribuer des comprimés d’iode stable au voisinage des centrales nucléaires françaises a donné lieu à des commentaires d’experts médicaux très proches du lobby nucléaire, pour qui seuls les iodes radioactifs auraient des effets néfastes sur la santé (du moins, c’est ce qu’ils prétendent dans les médias). Ainsi, en prenant ces comprimés d’iode stable, en cas d’accident grave, la population serait totalement protégée. »

Texte extrait de la Lettre d’information du Comité Stop Nogent-sur-Seine, n° 77 (Septembre 1997).




"Le Grenelle et son environnement :
Notes sur l’écologisme d’État et le capitalisme vert
"
Brochure complète sur infokiosques.net
Si l’on critique le Grenelle de l’environnement aujourd’hui ou que l’on se bat contre les THT, par exemple, c’est pour tenter de soulever un peu, avec nos peu de forces et sans trop d’illusions, toute la merde qui est derrière. Nous prenons la peine et le temps de nous arrêter sur ce Grenelle du conditionnement alors qu’il est déjà loin dans l’actualité médiatique car nous refusons tout ce qu’il porte de résignation, de mensonge, de séparation et, déjà, de matraque. Parce qu’il va nous être décliné dans les prochaines années, pour les autres questions séparées qui constituent les agendas des techniciens du pouvoir : Grenelle du logement, Grenelle de la précarité, Grenelle des banlieues, Grenelle de l’insertion... Parce ce qu’il sanctionne la mise en place de formes de despotisme aggravé, à l’échelle mondiale, justifiées comme toujours par la protection que l’État est censé apporter aux individus en échange de leur subordination.

jeudi 5 mai 2011

Programme de mai 2011 au local Le Rémouleur (Bagnolet)




mis en ligne le 28 avril 2011.


Le Rémouleur
106 rue Victor Hugo
93170 Bagnolet
(M° Robespierre ou M° Gallieni)
leremouleur ((A)) riseup . net

S’inscrire à la lettre d’info du local : https://lists.riseup.net/www/subscribe/leremouleur/

Permanences chaque lundi et mercredi de 16h à 20h, et le samedi de 12h à 17h.

Mardi 3 mai - 19h.

Retour sur le mouvement contre la réforme des retraites Discussion à partir du texte « Paradoxes en automne ».

Le mouvement contre la réforme des retraites est l’un des soubresauts de la crise actuelle du capitalisme. La recherche par le capital d’un nouveau modèle influe nécessairement sur la forme du rapport social et des luttes. Si ces formes de luttes ne se sont pas trouvées pendant le mouvement, elles se sont du moins cherchées. Par exemple, le blocage est apparu simultanément comme passage de la protestation à la lutte ouverte pour certains manifestants et comme moyen de le canaliser pour l’intersyndicale. De tels paradoxes qui découlent de la segmentation du prolétariat, déterminent les formes que prennent et que prendront les luttes.

dimanche 8 mai à 18h
Projection de Regarde elle a les yeux grand ouverts.


Ce documentaire de Yann Le Masson relate l’expérience vécue par des femmes du MLAC (Mouvement pour la Libération de l’Avortement et la Contraception, fondé en 1973) d’Aix-en-Provence, inculpées et jugées pour avoir pratiqué elles-mêmes des avortements (procès du 10 mars 1977). Ces femmes luttaient pour que l’accouchement et l’avortement soient contrôlés et voulus par les femmes elles-mêmes.

dimanche 15 mai à 18h
Projection de Les Raisins de la colère.


Film américain de John Ford (1940) d’après le roman de John Steinbeck.
Au début des années 30, après quatre années d’incarcération dans un pénitencier de l’Oklahoma, Tom Joad s’apprête à rejoindre la ferme familiale. Les États-Unis connaissent alors une crise économique majeure pendant laquelle les banques s’approprient les terres des paysans endettés. Comme tant d’autres, le clan Joad prend la route de la Californie, cette terre promise pour tous les dépossédés de l’Amérique.
Un film de lutte des classes qui montre les liens – encore à l’œuvre aujourd’hui – entre migration et exploitation.

mardi 17 mai à 19h
Discussion sur le fascisme comme contre-révolution.


En Italie, la présence au sein du pouvoir politique d’une droite ouvertement xénophobe et populiste s’accompagne d’une présence toujours plus visible des groupes néofascistes. Parmi ces derniers « Casa Pound », le mouvement des « fascistes du troisième millénaire », mérite une attention particulière. Né à Rome en 2003, il se diffuse dans toute l’Italie autour d’occupations de maisons vides pour revendiquer le droit au logement pour les Italiens de souche ! Ils se disent contre l’hégémonie des banques et cherchent à construire un réseau de militants dans les lycées et les facs. Ses membres utilisent un nouveau lexique, mais ils font référence à l’idéologie du fascisme historique. Ils cherchent à gagner de l’espace en restant en contradiction permanente entre posture radicale et collaboration active avec les institutions.
À partir de l’expérience italienne de Casa Pound, on abordera une réflexion autour du « fascisme social » afin de trouver des pistes pour s’opposer à cette tentative d’infiltration dans les luttes.

dimanche 22 mai à 18h
Projection de "Le fils du requin".


« Si cela avait pu dépendre de ma volonté, j’aurais voulu être plutôt le fils de la femelle du requin, je ne serais pas si méchant ».
Le fils du requin (film d’Agnès Merlet, 1993), c’est l’histoire de deux frères d’une dizaine d’années, Martin et Simon qui, après la disparition de leur mère, sont vite devenus inssaisissables, instables et notoirement délinquants. Voguant de familles d’accueil en fugues répétées, ils mettent à sac leur petite ville côtière du nord de la France, en tentant toujours d’échapper aux institutions qui veulent les enfermer...

dimanche 29 à 18h
Discussions sur les centres d’hébergement d’urgence et de réinsertion sociale.


Le mois dernier s’est tenu la première discussion d’un cycle de réflexion sur la ville. Nous avons partagé des récits de différentes luttes suite à des expulsions issues de la restructuration de quartiers populaires de Paris. La transformation du quartier aux alentours de la BNF, des quartiers du XIXème et XXème arrondissements. Cette fois-ci nous regarderons la ville sous un prisme différent. A partir d’enquêtes radiophoniques réalisées dans des centres d’hébergement d’urgence ou de réinsertion sociale nous regarderons les dispositifs mis en place par l’état pour gérer et contrôler les populations pauvres ou précaires habitant la métropole.
« Qu’est-ce qu’un centre d’hébergement, dès lors qu’on le regarde depuis le point de vue de ceux qui y transitent ? Une résidence universitaire ? Une maison de retraite ? Un centre d’accueil pour demandeurs d’asile ? Un lieu de soins ? Un foyer de jeunes travailleurs ? Ou tout cela à la fois dans la mesure où ces centres accueillent désormais tous ceux, toujours plus nombreux, qui étaient autrefois divisés dans les mots et dans l’espace : « sans-papiers », « jeunes travail­leurs », « personnes malades », « retraités », « jeunes mères isolées » ? »

Permanence « Sans papiers : s’organiser contre l’expulsion » Tous les 1er samedi du mois, lors des permanences vous pourrez discuter et rencontrer des personnes ayant participé à la brochure :

« Sans papiers : S’organiser contre l’expulsion. Que faire en cas d’arrestation ? » (disponible sur http://sanspapiers.internetdown.org).
Il s’agit d’un guide pratique et juridique, écrit à partir d’expériences de luttes de ces dernières années, pour s’organiser contre les expulsions :
> De l’arrestation à l’aéroport, connaître et utiliser les procédures juridiques pour tenter d’obtenir la libération des personnes interpellées.
> S’organiser collectivement pour mettre la pression sur la préfecture, les tribunaux, les consuls...

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Le rémouleur est un lieu ouvert pour se rencontrer, échanger et s’organiser. On peut s’y réunir, boire un café et discuter, lire, écrire des tracts, trouver des infos... S’organiser collectivement, hors des syndicats, des partis et des structures hiérarchiques. Pouvoir se donner des armes pour le futur par la diffusion d’idées et de pratiques, en discutant et en confrontant nos positions politiques. Apporter force et consistance aux luttes présentes et à venir. Parce que, nous voulons transformer radicalement cette société, ni plus ni moins ! Tendre vers un monde sans exploitation ni domination, sans État ni frontière, sans argent ni propriété privée..

Le local est ouvert les lundi et mercredi de 16h à 20h et le samedi de 12h à 17h.

En plus des soirées où il y a des projections et des discussions, ces après-midis sont des occasions de se rencontrer, de partager des informations sur les luttes en cours (tracts, affiches, agenda), de lire et emprunter des livres de la bibliothèque, d’avoir accès à des documents concernant les discussions à venir, de consulter (et pourquoi pas venir enrichir) le fond d’archives.

lundi 2 mai 2011

Concert de solidarité avec les inculpés du CRA de Marseille

Concert de solidarité avec les inculpés de l’incendie du centre de rétention du Canet à Marseille.

Le samedi 7 mai au Bourdon


Avec :

-Insolite
-Singes des rues
-DJ Voïvod
-CHKP
-Richard d’enfer
- H-War (class war hip-hop)

Prix Libre - Bouffe - infokiosque à Partir de 18h (Point info) 20h concert

AU 7 Boulevard Bourdon (métro Bastille ou Quai de la rapée) ou si expulsion du lieu à
LA BUISSONNIÈRE 3 place Moreau David (RER A Fontenay-ss-Bois)"

Et pour rappel :

Rendez-vous le Vendredi 6 mai 2011 à 13h30 à la cour d’appel du TGI de Paris Pôle 2 chambre 9.