lundi 16 mai 2011

Le Jura Libertaire dans la tourmente policière.

[Suite à ses démêlés avec la justice bourgeoise, le Jura Libertaire change d'adresse mail (juralib@riseup.net) et d'hébergeur.]

Pour une histoire de graffitis (encore...) dont les photos ont été envoyées et publiées sur le site du Jura Libertaire, le site est à nouveau dans la tourmente (voir leur article ci-dessous).

L'un de nos tout premiers articles concernait déjà, l'année dernière (Juillet 2010), l'acharnement politique et policier lancé contre Indymedia Grenoble et le Jura Libertaire suite aux émeutes qui ont suivit la mort d'un homme (Karim Boudouda, 27 ans) après le braquage raté d'un casino, abattu par la police à l'issue d'une course-poursuite où Karim avait tenté de s'enfuir. Nous ne nous lasserons pas de le rappeler : quoi que les médias aux ordres puissent en dire, et sans sombrer dans le "victimisme", c'est un mort pour rien de plus au compteur de la police nationale. Alors que d'autres ont suivit depuis.

Déjà, cette "anecdote" était pour nous révélatrice d'un climat politique où souligner le fait que la police tue constitue déjà un affront contre le pouvoir.

Alors que l'immense majorité des médias traditionnels choisissaient de pleurer une "situation dramatique" ou plus généralement de voir comme "inacceptable" le fait que des jeunes de quartiers populaires veuillent venger la mort d'un des leurs [fusse t'il un "petit braqueur"], Les deux sites (Indy Grenoble et le Jura Libertaire) comme d'autres du même type, qui agissent comme plateforme d'informations relayant des articles divers, ainsi que des billets parfois plus personnels, ou encore des photos de l'actualité des luttes et des révoltes sociales, étaient accusés de faire "l'apologie de l'émeute", "le jeu des casseurs" (qu'est-ce qu'on rigole) et encore de "propager la haine anti-flics".

C'est le ministre de l'intérieur de l'époque, Brice Hortefeux, qui s'était alors longuement étendu sur ces "sites qui s'attaquent à l'honneur de la police nationale" avant de porter une plainte contre les sites en question.

Ce qui est en réalité insupportable à la fois au yeux de ce qu'il est encore convenu d'appeler "la classe politique" (au delà des seuls élus) et son auditoire-propagandiste préféré que sont les grands médias -outre le fait que des médias "sérieux" ne puissent soutenir ou tenter de comprendre l'esprit de révolte permanent qui hante ces "classes dangereuses" peuplant la périphérie des grandes villes- c'est que certains médias alternatifs, en plus de s'exprimer sur le ton qui leur convient, et de ne pas cirer les pompes du pouvoir, ose le faire en prenant régulièrement le parti de ses ennemis et en se substituant à toute censure.

Ce n'est pas la "haine des flics" qui dérange le plus le gouvernement ou son Ministère de l'Intérieur sur ces sites : parce qu'il ne sait que trop bien (puisqu'il qualifie sans cesse de "préoccupant" dans ses rapports la recrudescence des "violences contre la police") que le "bas peuple" n'a pas besoin d'un Indymedia ou du Jura libertaire pour le haïr.

Ce qui lui est parfaitement insupportable, c'est le simple fait que des médias alternatifs ou des sites qui ne lui cachent pas leur inimitié puissent relayer (à travers des articles, billets ou photographies de manifestations ou de graffitis sur les murs) des informations sur l'existence d'une véritable culture populaire de l'agitation, de la révolte ou au moins de la résistance à l'oppression et ce sans la condamner moralement ni en parler en termes de "désespoir" ou "d'actes incompréhensibles".

Mais même dans le cadre d'un "Etat de droit", où l'information n'est pas censée être inféodée au pouvoir, le simple fait de produire de l'information sur l'existence de la résistance et de la révolte permanente à ce dernier qui agite constamment la société est déjà presque un "crime".

Peut être tout simplement parce qu'il se pourrait bien que l'idée fasse son chemin,
et qu'en période pré-électorale : cette idée ne peut que faire trembler tout les pouvoirs.

Au delà de considérations strictement politiques, nous n'avons pas la naïveté de croire qu'il ne s'agit là que d'un acharnement contre ces sites. La LOPPSI 2 votée, n'importe quel site dont l'hébergeur conserve les logs pourra se voir reprocher un peu tout et n'importe quoi au prétexte de ce qui aura pu être posté sur son site ou son blog : par ses administrateurs/trices ou par d'autres. Ce qui est visé n'est donc encore une fois pas nécessairement le fait de commettre un acte illégal ou de faits gênants pour le pouvoir, mais de relayer une information sur leur existence.

C'est pourquoi nous croyons qu'avec ou sans cartes de presse, l'information doit être libérée partout et tout le temps et par n'importe qui. La validité d'un article n'étant pas sanctionné par le crédit que lui donne la loi ou le droit de presse, mais par sa pertinence, le fait de produire une information qui n'existe nulle part ailleurs, la véracité et l'authenticité de son contenu mais aussi la nature de son point de vue : c'est à dire de son positionnement idéologique, sociologique et politique (puisque le pouvoir tend à occulter ce qui l'arrange, à défendre la raison d'Etat et les intérêts de classe).

Au delà des sérieuses divergences qui peuvent nous séparer, nous affirmons notre pleine et entière solidarité avec les camarades du Jura Libertaire.
Tout continue ! Sur internet ou sur papier :
Que vive les médias et la presse révolutionnaires !

Le Cri Du Dodo

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[L'article du Jura Libertaire]

Second communiqué

Le précédent communiqué (ci-dessous) ne semble pas suffisamment précis et des ambiguïtés en ressortent.

Notre hébergeur — over-blog — ne se gène pas pour faire son sale boulot d’auxiliaire de police : collaboration sur la collecte d’information sur les individus utilisant entre autres le juralib (logs), délation de celles-ci à l’État et à ses chiens.

Mercredi 27 avril, deux personnes ont été perquisitionnés puis auditionnées dans le Périgord avec pour motif ou prétexte l’inscription de slogans de solidarité sur la façade du vice-consulat d’Italie à Bordeaux. Celleux-ci ont été retrouvés par l’adresse IP correspondant à la connexion internet à partir de laquelle fut réalisée la publication de l’article lié, sur le juralib.

Les deux ordinateurs ont été saisis.

Sur ces ordinateurs, beaucoup de choses familiales et militantes, mais aussi potentiellement le mot de passe de notre ancienne adresse, chez no-log.

Le lendemain de la perquisition, nous avons effacé tous les mails qui se trouvaient sur la boîte mail no-log et en avons modifié le mot de passe. Il n’est techniquement pas impossible que les flics aient lu cette adresse, et tous les mails reçus sur celle-ci depuis un moment, non effacés.

Nous tirons les leçons qui s’imposent en matière de précaution et de sécurité qui en découlent.

Le Jura Lib, 3 mai 2011.

Aux correspondantEs du Jura Libertaire

Le 14 avril dernier, Le Jura Libertaire publiait un courriel reçu, relatant l’inscription de slogans de solidarité sur la façade du vice-consulat d’Italie à Bordeaux :

Mercredi 27 avril, deux personnes ont été auditionnées en Périgord — sur la base de l’adresse IP de publication sur over-blog —, lors d’une perquisition de flics de Bordeaux.

Deux PC ont été saisis.

Le Jura Libertaire en Dordogne et ailleurs - 28, 29 avril, 2 mai.

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