vendredi 30 juillet 2010

A Moscou comme ailleurs : La Forêt Résiste !

Leur presse (euronews 29/07/2010) : Dans la banlieue de Moscou, à Khimki plus de 500 jeunes se réclamant selon les médias russes de mouvements anarchistes et antifascistes ont attaqué la mairie de la ville mercredi soir.

Ils ont brisé des vitres, lancé des fumigènes et des coups de feu ont retenti.

Ces jeunes masqués exigeaient la fin d’un chantier visant à rayer de la carte une partie de la forêt de Khimki au profit d’une autoroute dont le principe a été voté au parlement.



Depuis plusieurs années déjà, partout dans le monde, des groupes d'activistes se réclamant de la Libération de la Terre ou simplement de l'écologie radicale se sont crée pour s'opposer à la destruction des forêts, pour promouvoir une agriculture bio-régionale et dénoncer l'essence auto-destructrice de la société capitaliste.

Le principal de ces réseaux internationaux, né dans les pays anglo-saxons, est Earth First! (La Terre D'abord!)

Car une agriculture socialisée et recentrée sur les besoins locaux est la condition sine qua non de l'autonomie locale des populations humaines. Et d'abord parce que le colonialisme économique, qui fait par exemple qu'au Brésil la plupart des paysans non-propriétaires -ultra-majoritaires- travaillent sur des champs à la merci des multinationales de l'agro-business et de patrons et propriétaires tyranniques (voir "Mouvement des Sans Terre" ), est aussi un "colonialisme écologique" (puisque c'est cette logique de l'agro-business qui pousse les multinationales comme Monsento à détruire la forêt pour construire de nouveaux champs) dont la première cause est et reste l'exploitation animale en Amérique du Nord et Europe Occidentale : puisque l'essentiel de la production de blé, de soja et de maïs transgéniques -les OGMs représentent la quasi-totalité de la production brésilienne de ces denrées- est directement destinée à nourrir le bétail occidental, destiné par la suite à la consommation humaine.

Ce qui représente une aberration totale du point de vue écologique mondial.
Là où le paysan moyen en Amérique Latine a pour seule base alimentaire les haricots, et les grains de riz (ou autre association "légumineuse-féculents" -protéines/fer/sucre lents-), et des légumes de mauvaise qualité (alimentation pauvre et polluée), l'essentiel ou une bonne partie des terres est dans de nombreux pays occupée par les denrées qui serviront à produire les farines dont les animaux d'élevages sont nourris en occident. Autre argument accréditant le fait que la consommation de viande et de produits animaux participe à la famine mondiale, alors même qu'on peut vivre en parfaite santé sans en consommer.

Autre grand secteur responsable de l'écocide, Le marché de l'automobile et la construction de nouvelles autoroutes, qui n'est que l'autre facette de l'exploitation capitaliste des ressources écologiques. L'exemple du Brésil est ici aussi révélateur : Quoi d'étonnant à ce que ces routes et autoroutes aient été construites illégalement par des exploitants forestiers qui travaillent main dans la main avec les grandes entreprises d'exploitation agricole en vue de nouvelles déforestations ? La recherche du profit, et l'idéologie de la "conquête de nouveaux marchés" donne partout l'exemple tragique de ses limites. Et celà jusqu'à l'irrationalité de l'autodestruction des habitats humains, mais aussi les ravages sur la bio-diversité et la disparation des écosystèmes et des espèces animales.

A Moscou aussi, depuis plusieurs années, des riverains et militants écologistes luttent pour préserver la forêt, et notamment à Khimki (Banlieue nord de Moscou).

Et notamment contre ce projet de construction auto-routière entre Moscou et Saint-pétersbourg.

D'autre part, le fait que ces constructions entre Moscou et Saint-Pétersbourg aient été approuvées par le parlement (Douma) n'en constituent pas moins un désastre écologique. Pour lutter contre ce chantier, depuis plusieurs semaines, les activistes avaient organisé un camps dans la forêt.

A ce sujet, l'occupation des arbres et la construction de petites cabanes perchées -sorte de camping sauvage forestier- est une technique d'action directe non-violente prisée par les groupes d'Earth First!, et d'autres groupes écologistes, et qui ont déjà prouvé à plusieurs reprises leur efficacité dans la lutte contre la déforestation. Comme on peut le voir sur cette carte, la région périphérique de Moscou et jusqu'à la frontière Biélorusse, est l'une de zones où déforestation est la plus importante au monde (Plus d'1,5% de la surface forestière totale disparaît chaque année).

Mais à Moscou, et plus généralement en Russie, c'est d'abord une violente répression qui a précipité le conflit. Où les militants anarchistes, écologistes et végan-e-s subissent une violence extrême de la part de la police et de groupuscules fascistes qui bénéficient d'une impunité totale. Comme en témoigne il y a quelques années le meurtre sauvage de Timur Kacharava, militant actif du "Food Not Bombs - Saint Petersbourg" ( voir ici : Multiples agressions en Russie contre les anarchistes. ), mais aussi la torture dans les commissariat, et souvent la prison.

Dans la forêt de Khimki, quelques jours avant ce 29 juillet, la presse ne fait pas mention des attaques fascistes qu'on subit les militants écologistes et autres occupants défendant la forêt.
La mobilisation contre la destruction de la forêt dure depuis plus de 2 ans dans cette ville où elle trouve un très large soutien populaire.

Et c'est en effet sous l'oeil complice de la Police, présente, que les occupants de la forêt ont été attaqués. L'extrême droite sert en effet, ici comme ailleurs, de mercenaires aux intérêts du capitalisme.

Vu sous cet angle, les émeutes du 29 juillet ( et dont le mot d'ordre était : « Sauvez les forêts de Russie ! ») prennent une toute autre tournure que celle donnée à voir dans les médias bourgeois.

Ce Mercredi, c'est donc la rage contre cette répression terrible, la rage de la lutte contre la déforestation, et en réponse à ces attaques fascistes, qui s'est exprimée.


Leur Presse (AFP) : "Plusieurs unités de police ont été dépêchées (mercredi) sur les lieux mais lorsqu’elles sont arrivées, il n’y avait plus personne", a déclaré un porte-parole des forces de l’ordre, Evgueni Guildeïev, à la radio Echo de Moscou.

Les manifestants étaient plus de 500 et la police a déclaré n’avoir réussi à interpeller aucun d’entre eux, selon le quotidien Kommersant.


Il faut se résoudre à l'évidence : nulle part, la répression ne fera taire les colères contre la destruction de la nature et de nos vies.

Ne laissons par les capitalistes saccager le monde !

Les gens, et La Terre D'abord!


Le Cri du Dodo

2 commentaires:

  1. Je suggère un lien, malgré quelques réserves extra-sémantiques, vers http://www.avtonom.org/en (en anglais ici) bien documenté sur la russie.

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  2. Merci pour le lien. On prend bonne note.
    Toute suggestion est bienvenue.

    Le Cri Du Dodo.

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