par
un certain nombre d'individu-e-s dans le but de l'utiliser
directement,
pour leurs propres objectifs, au-delà de la logique du
pouvoir
capitaliste et de l'exploitation.
Par
rapport à des espaces sociaux (écoles, casernes,
usines, etc...), où
une fonction spécifique est imposée, visant à
garantir les
intérêts
du capital, la lutte pour la conquête d'un espace social autogéré
constitue une tentative importante et continue de
pratiquer
une liberté d'action et d'expression qui serait impossible partout
ailleurs.
Depuis
le début, donc, cette lutte s'est constituée d'un
certain nombre
d'actions anti-autoritaires qui sont parties d'une analyse critique
de la société de classes et de ses principales
fonctions.
Ce
sont donc des luttes qui adoptent la méthode auto-organisationnelle, elles
essaient de réaliser la liberté et l'égalité sociale
et individuelle, indispensables tout au long de la route qui procède
de l'abolition du pouvoir et de l'exploitation capitaliste.
La
méthode auto-organisationnelle est la seule qui empêche
une
instrumentalisation
de la lutte par les partis politiques, syndicats,
représentants
du Conseil, etc. Mais pour que cela se produise,
il est nécessaire que cette méthode soit employée correctement,
il est nécessaire que cette méthode soit employée correctement,
garantissant
la liberté de décision dans tout ce ce qui se fait au
cours
de la lutte.
De
cette auto-organisation,
deux phases peuvent être distinguées :
deux phases peuvent être distinguées :
A)
L'auto-organisation de la lutte pour la conquête de l'espace
social
par le biais du squat (de l'occupation)
B)
L'auto-organisation de la lutte pour la défense de l'espace
social
à
travers une ouverture vers l'extérieur.
En
ce qui concerne la première phase, il faut dire que
l'occupation
ne
peut être réalisée que si elle a réussi à
constituer une structure
collective
basée sur une affinité précise entre les
individu-e-s qui lui
appartiennent.
Cette affinité n'est pas tant idéologique que
substantielle.
L'existence de désirs et de problèmes en communs
permettent,
à un moment donné, pour un groupe de personnes de
se
réunir pour lutter contre l'exploitation en commun. C'est une
chose
sur laquelle nous devons être très clairs.
La
domination de classe du capital est la cause de l'absence
actuelle
d'espace sociaux autogérés, et la cause de la présence
d'espaces
sociaux fictifs : Précisément parce que l'exploitation
économique
et sociale qui sert les intérêts du pouvoir et du
capital
est
réalisée au sein de ces derniers. La lutte pour la
conquête de
«
véritables » espaces sociaux passe donc nécessairement
par une
rupture
violente avec la logique de domination du capital. Celle-ci
ne
peut pas et ne restera pas passive devant nos initiatives
concrètes
de libération des espaces sociaux, parce que ces
initiatives
constituent un danger considérable pour elle.
L'État
et le capital nous imposent des limites précises qui,
lorsqu'elles
sont dépassées, nous mettent immédiatement dans
la
condition
de « hors la loi ». Squatter signifie aller au delà
de ces
limites,
squatter signifie devenir «hors la loi». C'est pourquoi
une
rupture
violente avec les règles qui nous ont été
imposées est
nécessaire.
C'est pourquoi il est nécessaire de squatter.
Concernant
la deuxième phase, il est plus qu'évident que nous
devons
savoir comment prendre notre liberté nous-mêmes, par le
biais
de nos luttes. Il n'est écrit dans aucune constitution que
quelqu'un
nous la donnera. Et ceci est valable pour l'espace social:
personne
ne nous le donnera. Quiconque en est propriétaire le
gère et l'utilise en fonction de ses propres intérêts (qui sont parfois de
gère et l'utilise en fonction de ses propres intérêts (qui sont parfois de
ne
pas les utiliser du tout et simplement les laisser vides).
Lorsque
ces espaces nous sont donnés, c'est afin de mieux nous
contrôler
et nous ghettoïser, au lieu de nous jeter les flics au cul
(ce qui coûte de l'argent), ils peuvent savoir où nous sommes et le
(ce qui coûte de l'argent), ils peuvent savoir où nous sommes et le
genre
de choses dont nous parlons. C'est pourquoi, parfois, ils sont
bien
contents de nous donner des espaces, surtout après que nous
entreprenions
des actions d'intervention dans la réalité sociale.
Il
est évident que nous n'avons pas besoin d'espaces de ce genre,
qui
ne peuvent pas être appelées auto-gérés,
parce que l'autogestion
n'est
pas seulement une question de gestion de l'intérieur
du
lieu.
Nous
devons donc prendre nos espaces nous-mêmes, c'est à dire
les
squatter. Mais la question n'est pas seulement de les prendre, il
s'agit
aussi les défendre. Cette défense ne doit pas se
résumer à
nous
barricader nous-mêmes derrière un mur et mettre des
barbelés
à l'extérieur. Nous ne pouvons pas nous limiter à
simplement
nous assurer que les flics ne rentrent pas.
qualitativement
et quantitativement, une intervention extérieure et une
capacité à développer un discours ayant une
certaine signification
et ne pas simplement nous réduire à la satisfaction de nos
propres intérêts ou l'exercice de nos capacités
personnelles.
Musique, poésie, etc, sont des activités très intéressants, mais si
elles
restent enfermées dans l'espace, même squatté,
elles
tendent tout simplement à devenir une autre caractéristique du ghetto.
tendent tout simplement à devenir une autre caractéristique du ghetto.
La
meilleure façon de défendre l'espace conquis est donc
l'ouverture
vers l'extérieur. Pour conclure nous pouvons dire: la
conquête
de l'espace ne peut se faire qu'avec l'occupation par la
force,
en celà que les autres chemins (tel que la négociation)
ne
fonctionnent
pas (ne sont pas valides).
Après
l'auto-gestion de l'espace, vient la question de la défense en
général
qui ne consiste pas seulement en des aspects minimes que
nous
pourrions définir comme «militaristes», mais
aussi, et surtout,
à l'ouverture vers l'extérieur, au fait de parler aux gens, de se
à l'ouverture vers l'extérieur, au fait de parler aux gens, de se
rencontrer
et de lier sa propre situation à la situation du quartier
où on se trouve.
où on se trouve.
Alfredo M. Bonanno
[traduit et publié en anglais pour la première fois en 2007 dans la revue insurrectionnaliste londonienne "Deranged Issue 0" (numéro zéro), dans un texte appelé "Struggle for self-managed social spaces" (La lutte pour les espaces sociaux autogérés), qui rassemblait ce texte et "Espace et Capital" (aussi traduit par nos soins) de Bonanno. Nous en livrons une première traduction en français. Afin de faciliter la compréhension et d'éviter la redondance, le terme "self-management" a été traduit alternativement par "auto-gestion" et "auto-organisation" en fonction du contexte, même si le terme réfère plus précisément au concept d'auto-gestion.]
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