Pour un monde sans centres fermes ni prisons
[tract pour la manif du 1er octobre 2010 à Bruxelles]
Parce que les multiples révoltes ces dernières années dans les centres fermés ont mis à nu ce qu’ils sont réellement : des camps de déportation à partir desquels l’Etat expulse ceux qu’il juge indésirables ; ceux qui espérant fuir la guerre et la misère se sont retrouvés exploités au noir, traqués par la police, classés par des bureaucrates qui décident de leur "existence légale".
Parce que le sort auquel sont réduits les "sans-papiers" n’est qu’un reflet de ce qui guette tous qui galèrent pour joindre les deux bouts face à des conditions de vie de plus en plus dures, tenus en laisse par la sécurité sociale ou l’économie informelle.
Parce que nous sommes tous directement concernés lorsque nous acceptons de vivre dans un monde qui toujours plus catégorise, sélectionne, enferme, élimine selon ses besoins sociaux et économiques.
Parce que les évasions et les mutineries dans les centres fermés et les prisons, comme les attaques et sabotages contre la machine à expulser et à enfermer, sont autant de lueurs d’espoir pour ceux qui luttent, dedans comme dehors, contre tout ce qui nous opprime.
Pour un monde sans frontières ni Etat
Parce que si nous nous battons contre les lieux d’enfermement et d’exploitation (centre fermé, prison, école, travail...), ce n’est pas pour les améliorer mais pour les détruire.
Parce que les frontières ne peuvent exister sans le racisme qui nous monte les uns contre les autres ; parce que les frontières, c’est aussi l’enfermement dans des communautés basées sur la religion et le nationalisme.
Parce que les fameuses régularisations de sans-papiers ne font que créer des séparations et des hiérarchies entre ceux qui rentrent dans les normes d’intégration et répondent aux besoins de l’économie et ceux qui sont réduits à la clandestinité.
Parce que la machine à expulser ne peut fonctionner sans les entreprises qui s’en foutent pleins les poches (Besix, Valens, Sodexo, Dalkia, ISS Cleaning, Banque de la Poste, SN Brussels Airlines, Air Maroc,...), sans les institutions qui s’occupent du tri entre ceux à exploiter ici et ceux à renvoyer là-bas (l’Office des Étrangers, Fedasil, la Croix-Rouge, tous les partis politiques sans distinction...)
Parce que nous ne nous battons pour rien de moins que la liberté.
1er octobre 2010 à 19h Gare du Midi - Bruxelles
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