mercredi 20 octobre 2010

"Tout les uniformes ne sont pas bleus" 2e épisode...

Merci qui ? Merci la CGT !


[Témoignage. Si vous avez d’autres détails, n’hésitez pas à compléter]



Aujourd’hui Mardi 19 Octobre 2010, Nous sommes dans le cortège étudiant unitaire, avec le PS juste devant nous. Quelques slogans dérisoires fusent "Socialos, on vous voit pas souvent, mais bon là, on est contants", et autres trucs du même style. L’ambiance est bon enfant malgré les socialos qui tirent la tronche. De petits attroupements de lycéens circulent dans les cortèges étudiants et lycéens, et juste à coté de nous.

Il est environ 15H00, et nous sommes à hauteur de la société générale, en face du métro Gobelins, ligne 7.

Nous voyons alors une petite bousculade et comprenons qu’il y a eu une sorte de chahut entre quelques lycéens. Certains parlent d’une baston pourrie, d’autre d’une tentative minable de dépouille. Rien de bien méchant, mais en curieux quand même, nous nous rapprochons. C’est là que nous voyons le SO de la CGT, qui était à proximité, débouler et s’improviser justiciers comme ils savent le faire : en chargeant tout ce bouge et en cognant.

Soyons clairs, quelques minutes plus tard, les jeunes des lycées nous diront " ils nous ont tous chargé comme ça, d’un coup, sans distinction : ils ont foncé sur nous et nous ont éclaté !". S’en suit une bousculade, le SO CGT matraque à tout va, panique, mouvement de foule, les gens se piétinent et plusieurs personnes tombent à terre, dont une lycéenne en pleurs, qui n’arrive plus à se relever. On fait de la place pour la laisser réspirer, et là : viens la colère.

Le SO CGT, environ une 20ene (peut être plus), tous grands avec leur brassards rouges et leur autocollants cgt, armés de barre en bois et de téléscopiques, ainsi que de lacrymogènes dites "familiales" (grand modèle), est désormais regroupé en bloc compact devant la société générale. Les insultes fusent, des étudiants, lycéens, et même des syndiqués leurs demandent pourquoi ils ont fait ça, l’air ébahi et en leur montrant les gens tombés par terre et les lycéens qui pour certains cherchent encore à comprendre ce qui s’est passé. Aucune réponse. Seulement des insultes de leur part, des doigts d’honneur. La foule commence à s’énerver, plusieurs personnes leur crachent dessus et un groupe commence à gueuler "SOCIAL-TRAITRES ! SOCIAL-TRAITRES" en les pointant du doigt. Quelques canettes de bière leur volent dessus. Plusieurs personnes leur hurlent dessus. Certains lycéens remontés s’énèrvent "il faut les défoncer ! Ils nous ont tappé sans raison, c’est des oufs !".

Sentant la pression monter, le SO sort les gazeuses et allume encore la foule en se frayant un chemin à coups de barre de bois et de matraque et disparait dans la panique pour rejoindre leur cortège... Une vieille dâme dira " ça fait 40 ans que ça dure. Les flics devraient leur filer un salaire, au moins ce serait plus clair".

Quelques minutes plus tard, des lycéennes d’un lycée en banlieue (je ne sais plus où) iront expliquer à une journaliste et sa caméra "On s’est fait tappées et gazées pour rien par leur SO. C’est déjà les mêmes qui avaient expulsés les sans-papiers de la bourse du travail. Merci le PS, merci la CGT, merci la bourgeoisie." un autre s’esclaffe " ils nous ont tappé parce qu’on ressemble pas à des petits blancs parisiens : c’est des racistes madame !". " Vous allez les diffuser ces images là ?".

Les yeux qui piquent nous regagnons notre cortège en pestant. Pour la première fois de ma vie, je me suis fait gazé par autre chose que des flics : quelle différence ?



En effet, tout les uniformes ne sont pas bleus. Et le SO de la CGT devra finir par rendre des comptes...

Une phrase qui m’a choqué : alors que ces gros bouffons venaient de matraquer des lycéens (vous savez, les futurs prol qu’on déstine à crever au boulot), un gars en colère s’adresse à eux "vous frappez des gens qui sont de la même classe que vous. Vous êtes des ennemis. Vous agissez contre le prolétariat". Un vieux du SO, hargneux, lui rétorque "Ta gueule ! tu sais même pas ce que c’est que le prolétariat !". On dirait une réplique de film. Malheureusement, c’était cette après-midi en pleine manif parisienne.

Signé : Un ex-étudiant, "demandeur d’emploi" comme on dit, et gréviste, accessoirement.



voir aussi :

-"En France, comme en Belgique : Tout les uniformes ne sont pas bleus"
sur Indymedia Paris.
- "SO CGT, Condés : Même Combat !"

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