mercredi 29 juin 2011

[Grèce] Nouvelle grève générale "28/29J"

De l'insurrection à l'austérité...

Le 29 Juin 2011
A la lumière des faits de ces dernières semaines, de ces derniers mois, et même de ces dernières années, force est de reconnaitre que la situation en Grèce n'est pas "révolutionnaire".

En effet, après plusieurs grèves générales successives d'une ampleur qui dépasse tout ce que la France a connu depuis Mai 1968 et même au delà, sur fond d'occupations, d'affrontements dans les rues, d'émeutes géantes où le peuple insurgé dispute la rue aux flics : pas de "déclic" à l'horizon. Pas de renversement de l'Etat. Pas d'expropriation de la bourgeoisie, ni de destruction de la propriété privée. Malgré l'insurrection de décembre 2008 et les nombreux mouvements et grèves depuis, pas d'explosion. Malgré la "pression de la rue", pas de grand saut de la révolte à la révolution. Alors quoi ? Quel bilan pouvons nous tirer ?

La Grèce est un pays dont l'Etat est au bord de la faillite parce que les classes dominantes et les dirigeants du gouvernements ont trafiqué les comptes et dilapidé "les caisses" pour pouvoir tenir le rythme impossible de croissance et de "modernisation" imposé par l'Union Européenne dans un contexte de crise générale du capitalisme, dans un même élan de productivisme et d'industrialisation (même dans le secteur touristique, qui n'est pas déconnecté de la "crise du logement", parce que spéculation et gentrification vont de paire) lié à un même phénomène de concentration du capital. Même si -les économistes ayant tiré quelques maigres leçons de l'histoire-, les Etats et leurs instances économiques internationales (F.M.I, O.M.C, Banque mondiale...) et supra-étatiques (Ici l'Union Européenne) cherchent à tempérer et retarder les effets de la crise (qu'ils croient pouvoir juguler), cette crise générale est inéluctable parce que le capitalisme fonctionne en produisant lui-même ses crises. On ne se lasse pas de le répéter,
Le capitalisme : C'est la crise.

Mais la classe dominante en Grèce, comme ailleurs, n'a pas agit contre ses propres intérêts.
Il n'y a pas de "raison nationale" aliénée à un ennemi "étranger" qui serait "la grande méchante pieuvre européenne" (ou Américaine, ou Chinoise, ou autre...) tirant les ficelles du gentil "gouvernement socialiste grec" ou de la "gentille bourgeoisie nationale" corrompue par un méchant "capitalisme apatride" (concept néo-fasciste très en vogue). Encore et toujours, la bourgeoisie et son gouvernement ont agit conformément à leurs intérêts éternels, avec le plus grand cynisme : dans une situation d'appauvrissement généralisé, ils se sont sauvé eux-même en prétendant agir au nom de tous et toutes, et continuent de le faire en adoptant un plan d'austérité à 155 voies contre 138 dans leur parlement, facture qu'ils comptent bien faire payer au prolétariat grec.

Dans ce jeu de quilles, l'Union Européenne, la banque mondiale ou même le F.M.I font plus figure de joyeux prétextes que "d'ennemis" ou de "pères fouettards" pour une classe exploitante locale qui est bien heureuse de se dégager de toute responsabilité quant à son rôle historique : "Si on applique pas le plan d'austérité, on aura pas d'aides, et ce sera encore plus dur". Voilà, en substance, l'essentiel du message que le gouvernement grec "socialiste" du PASOK fait passer à la population pour un plan d'austérité qui va consister, en gros, à "sauver l'économie" en Grèce en endettant encore plus les pauvres et à gérer les problèmes engendrées par l'économie capitaliste en appliquant des méthodes néo-libérales encore plus drastiques.
Un peu comme si pour vider l'eau du bain, on le remplissait encore plus.

De l'autre coté, le Parti Communiste Grec du KKE se présente comme "l'alternative suprême" à base de propositions de "gouvernement populaire" ou d'autres carottes populistes du style "sortir de l'Union Européenne", alors même qu'il bride l'effort révolutionnaire porté depuis le début par les anarchistes, les autonomes et autres anti-autoritaires (parce que faire la révolution implique l'affrontement avec l'Etat, et l'expropriation de la propriété privée -une démarche assumée par le mouvement anarchiste grec depuis le début à travers les squats, les grèves des loyers, les grèves générales offensives, les actions de soutien et le développement de l'entraide, mais aussi à travers les occupations de champs en friche ou les offensives de tout type contre la propriété privée) et que les méthodes autoritaires et contre-révolutionnaires du KKE, en plus d'une démarche largement électoraliste et attentiste, sont connues. Le Parti Communiste Grec, en essayant de se refaire une jeunesse sur l'actuel mouvement de révolte populaire, tente de faire oublier d'une part ses attaques répétées contre ses "dissidents" ou opposants révolutionnaires, ayant été jusqu'à l'affrontement (comment devant l'école polytechnique d'Athènes où ses militants ont plusieurs fois tenté d'empêcher les anarchistes ou autres manifestants de se réfugier dans l'université après les affrontements avec la police), et d'autre part sa participation au gouvernement avec le parti socialiste -PASOK- par le passé.

D'un coté, les théoriciens marxistes "d'avant-garde" et la "vieille garde" du P.C grec théorisent et re-théorisent jusqu'à la nausée le communisme et l'expropriation -par les urnes ou en installant un "Etat socialiste" par un coup de force improbable : le fétichisme vulgaire des marxistes pour l'Etat trouve encore ici toute son expression-, de l'autre, une bonne partie des anarchistes la mettent en pratique.

D'une certaine manière, on peut dire que beaucoup de gens parmi ces exploité-e-s -qu'ils soient anarchistes ou pas, organisés ou non, ont accédé à un niveau de "conscience" supérieur, parce qu'au delà de la peur de l'avenir, beaucoup ont compris qu'il va falloir se battre, et que la révolte seule ne suffira pas, que tout se joue "aujourd'hui et maintenant" (et pas le jour des élections), que ses intérêts ne sont pas ceux de la classe dominante, de son Etat, et de ses lois.

En bref, on peut dire que la situation en Grèce est explosive, qu'elle est "pré-révolutionnaire",
mais celà ne suffit pas. Il faut s'organiser, il faut préparer la majorité des exploité-e-s à mettre en échec la contre-révolution (qu'elle vienne de l'Etat, de paramilitaires, de milices privées ou des fascistes, ou de tout ça en même temps). Il faut organiser l'auto-défense et pousser à l'auto-organisation des révolutionnaires anarchistes et anti-autoritaires, toutes tendances confondues.
Trouver des terrains "d'entente", de lutte en commun, dépasser les "affinités impossibles" et les différences stratégiques.

Surtout, il faut abandonner toute naïveté et comprendre que si une révolution éclate, et si l'Etat grec est débordé, les Etats voisins n'hésiterons pas à se liguer pour écraser la révolution à coups de frappes militaires, comme l'armée française en Libye l'a fait au prétexte de "soutenir" la "révolution" avec l'OTAN dans le rôle de "l'armée de libération".

Car ce gouvernement grec, tout socialiste ou de gauche soit-il, et les capitalistes qu'il défend, ne sont pas à abattre parce qu'ils constitueraient une "ploutocratie" (le terme même étant inopérant et inapproprié puisque le pouvoir n'est jamais question abstraite "d'argent", en particulier en Grèce actuellement, mais bien plutôt de capital économique, social, politique et culturel, etc... Parce que le propre de l'autorité est de se consolider de tout, et partout), ou parce qu'ils sont "corrompus" ou "bureaucratiques" (même si ils le sont effectivement) mais parce que leurs intérêts ne sont pas les nôtres, parce que ce sont des exploiteurs lorsque nous voulons l'égalité, des dirigeants lorsque nous voulons la liberté, et parce qu'ils détruisent la nature et le peu de "société" qui existe contre l'Etat, parce que leur existence même implique la misère et l'exploitation pour l'immense majorité.

Nous ne devrions pas vouloir des "dirigeants moins corrompus" et "moins de bureaucratie", mais simplement la libération totale et l'égalité dans l'auto-organisation et le reprise en main de nos vies.

Comprendre la situation en Grèce est essentiel pour comprendre ce qui arrivera fatalement en France et ailleurs à plus ou moins courte échéance, et que le processus est déjà largement entamé (avec la désagrégation programmée de ce qui reste "d'Etat providence" ou de "services publics" : les hôpitaux, les maternités, les centres IVG, les centres d'hébergements, les foyers sociaux qui ferment les uns après les autres par manque de personnel ou de logistique, le système de retraites par répartition démantelé, etc...) . Essentiel aussi pour comprendre que les grèves générales à répétition, même offensives et ponctuées d'occupations et de confrontation avec les forces répressives de l'Etat, même si elles sont nécessaires, ne suffiront pas. Que la défense des "services publics" tels qu'ils existent n'est pas révolutionnaire (parce que même dans leur meilleur rendement, ils n'ont jamais été ce qu'il y a de plus souhaitable en matière de santé, de savoir, etc...). Que l'action directe ne s'arrête pas à l'action syndicale et que l'action politique traditionnelle -même anarchiste- seule est simplement inefficace, dans le meilleur des cas.

L'Etat grec, pour sa part, n'a même pas encore eu besoin de recourir à l'armée pour l'instant. Il se contente de s'appuyer sur la poussée fasciste (et les groupes comme l'Aube Dorée, qui s'en prennent directement aux squats anarchistes, aux centre-sociaux et foyers d'immigrés lorsque la police regarde faire complaisamment - et démontrent par la même ce qu'il y a de révolutionnaire dans ces occupations et leur défense) tout en perfectionnant sa police avec l'apparition systématisée dans les grandes manifestations des forces de police "Delta" (notamment à moto -photo 1- effectuant des percées dans les manifestations pour les "couper" à coups de matraques, remarquablement similaire dans leur mode opératoire aux Bassidjis iraniens -photo 2- montés à moto qu'on pu observer durant l'insurrection iranienne en 2009 ou aux "voltigeurs" français qui tuèrent Malik Oussékine durant les manifestations contre le projet de loi Devaquet en 1986).

Dès maintenant, il faut organiser la solidarité internationale, l'autodéfense, construire une culture révolutionnaire d'auto-organisation (et donc aussi anti-patriarcale, anti-fasciste et anti-raciste, d'écologie radicale, de libération animale, etc...), multiplier les expériences sociales autonomes, s'organiser -formellement ou pas- entre anarchistes et anti-autoritaires pour continuer à propager la révolte et construire l'offensive contre l'Etat et l'expropriation du Capital :

POUR CONSTRUIRE LA REVOLUTION SOCIALE !
Solidarité avec les camarades et compagnons de Grèce !



Le Cri Du Dodo

Photos et vidéos depuis Indymedia Athens.

Pour suivre l'actualité de la grève générale et des luttes sociales en Grèce :

- Fil d'informations heure par heure sur la grève générale
pour les Mardi 28 et Mercredi 29 Juin sur Contrainfo.espiv.net
- Le texte anarchiste grec "Réflexion sur une journée étrange" sur LeReveil.ch
- Texte relatant le procès du compagnon anarchiste grec Aris Seirindis, finalement libéré, sur Contrainfo.espiv.net
- Vidéos des émeutes des 28 et 29 Juin à Athènes sur Lereveil.ch

mardi 28 juin 2011

"Vive la lutte des harragas!" [Journal Mural]

[Journal Mural - posté sur indymedia paris le 28 juin 2011]

Harraga : mot originaire de l'arabe nord-africain ﺣﺮﺍﻗـة harrāga, harrāg, "qui brulent" (les papiers) présent aussi en espagnol sous cette forme; migrant clandestin qui prend la mer depuis l'Afrique du nord, la Mauritanie, le Sénégal avec des pateras (embarcations de fortune) pour rejoindre les côtes andalouses, Gibraltar , la Sicile, les îles Canaries, les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, l'ile de Lampedusa ou encore Malte.
Terme très présent dans le vocabulaire journalistique nord-africain.

Pour lire et imprimer : "Vive la lutte des harragas !" en PDF.


"Electeur, écoute"

[Publié par le Bureau Anti-Parlementaire à l'occasion des élections législatives de 1919, ce texte de Sébastien Faure est un pamphlet anti-éléctoral doublé d'un vibrant appel à l'action révolutionnaire. A l'approche des élections présidentielles et législatives, nous le publions comme le premier d'une série d'arguments anti-électoraux, et en faveur de l'abstention active, qui suivront sur ce site.]


Bureau Anti-Parlementaire 1919
Groupe de propagande par la brochure
Réédité en 1924

Chaque fois que les pouvoirs de la Chambre des Députés arrivent à expiration, c'est un cri unanime : «Enfin ! Elle va donc disparaître, cette Chambre infâme ! Le pays va donc être débarrassé de ce Parlement maudit !»

Ce langage traduit expressément les sentiments successifs : déception, lassitude, écœurement qu'ont fait naître, dans l'esprit public, au cours de la législature qui prend fin, l'incapacité, la corruption, l'incohérence et la lâcheté des Parlementaires.

Pourquoi faut-il que l'engouement irréfléchi du populaire, son ignorance et son inobservation le poussent à espérer que la Chambre qui va naître vaudra mieux que celle qui va mourir ?

Il est inconcevable que, périodiquement trompée, constamment abusée, la confiance de l'électeur survive aux déceptions dont il souffre et dont il se lamente ; et, pour l'être raisonnable et pensant, c'est une stupeur que de constater que les législatures se succèdent, chacune laissant derrière elle le même désenchantement, la même réprobation et que, néanmoins l'électeur persiste à considérer comme un devoir de voter.

La période électorale s'ouvre, elle est ouverte. C'est la crise qui, périodiquement, convulsionne la multitude. Elle dure officiellement quelques semaines et, si l'on tient compte de l'effervescence qui précède et du bouillonnement qui suit cette crise, on peut dire qu'elle dure trois mois.

Trois mois durant lesquels, peuplé d'agités, le pays semble frappé de démence : candidats, comités et courtiers électoraux, tour à tour confiants dans le succès ou désespérant d'y atteindre, vont et viennent, avancent et reculent, crient et se taisent, affirment et nient, implorent et menacent, acquiescent et protestent, attaquent et se défendent.

C'est un spectacle fou : drame, comédie, vaudeville, bouffonnerie, farce, pantomime, tous les genres, du tragique au burlesque, s'y donnent rendez-vous et s'y rencontrent, associés, confondus.

Le malheur est que c'est aux frais du spectateur que la farce se joue et que, quels que soient les acteurs, c'est toujours lui qui paie, et qu'il paie de son travail, de sa liberté, de son sang.

Eh bien ! électeur, avant de passer au guichet pour solder ta place, écoute-moi.

Ou plutôt écoute ce que te disent les Anarchistes ; écoute attentivement et réfléchis.

Voter, c'est accepter la servitude.

Les Anarchistes n'ont jamais eu de représentants siégeant dans les assemblées parlementaires. Tu as parfois entendu traiter d'anarchistes MM. Clemenceau, Briand et d'autres parlementaires. Ils ne le sont pas ; ils ne l'ont jamais été.

Les anarchistes n'ont pas de candidat. Au surplus un candidat qui se présenterait comme anarchiste n'aurait pas une seule voix, puisque les anarchistes s'abstiennent de voter.

Ils refusent de se servir du bulletin de vote que la Constitution met entre leurs mains.

Ne suppose pas que ce soit pour ne pas faire comme les autres, pour se singulariser. Sache que les raisons pour lesquelles les anarchistes s'abstiennent sont multiples et graves.

Ces raisons, les voici brièvement exposées.

L'anarchiste est et veut rester un homme libre. Il est clair que, comme tous ses frères en humanité, il est astreint à subir la loi ; mais c'est à son corps défendant et quand il s'y soumet, ce n'est pas qu'il la respecte, ni qu'il estime équitable de s'incliner devant elle ; c'est parce qu'il lui est impossible de s'y soustraire.

Toutefois, il n'en accepte ni l'origine, ni le caractère, ni les fins. Tout au contraire il en proclame et se fait fort d'en démontrer l'iniquité.

A ses yeux, la loi n'est, à ce moment de l'histoire que nous vivons, que la reconnaissance et la consécration d'un régime social issu des usurpations et des spoliations passées et basé sur la domination d'une caste et l'exploitation d'une classe.

Ce régime ne peut vivre et continuer qu'en empruntant son apparente et temporaire légitimité au consentement populaire.

Il est dans l'obligation de s'appuyer sur l'adhésion bénévole de ceux qui en sont les victimes : dans l'ordre politique, les citoyens ; dans l'ordre économique, les travailleurs.

C'est pourquoi, tous les quatre ans, le peuple est appelé à désigner par ses suffrages les individus à qui il entend confier le mandat de se prononcer sur toutes les questions que soulève l'existence même de la nation.

Ces questions sont réglées par un ensemble de prescriptions et de défenses qui ont force de loi et la loi dispose, contre quiconque tente d'agir contre elle et, à plus forte raison, contre quiconque la viole, d'une telle puissance de répression que tout geste de révolte par lequel un homme proteste contre l'injustice de la loi et tente de s'y dérober est passible des plus dures pénalités.

Or le Parlement est l'assemblée des individus à qui le suffrage dit universel a délégué le pouvoir d'édicter la loi et le devoir d'en assurer l'application. Le député et le sénateur sont avant tout des législateurs.

Comprends-tu, maintenant, électeur, l'exactitude de cette affirmation formulée par Élisée Reclus : «Voter, c'est se donner un maître».

Eh oui ! Un maître ; puisque voter c'est désigner un député, c'est confier à un élu le mandat de formuler la règle, et lui attribuer le pouvoir, pis encore, lui imposer le devoir de la faire respecter par la force.

Un maître, puisque voter, c'est renoncer à sa propre liberté et l'abdiquer en faveur de l'élu.

Toi qui votes, ne m'objecte pas que tu conserves quand même le droit de t'insurger. Mets-toi bien dans la tête que s'il t'arrive d'entrer en révolte contre l'Autorité, tu renies la signature que tu as donnée, tu violes l'engagement que tu as contracté, tu retires à ton représentant le mandat que tu lui as librement consenti.

Tu l'as envoyé au Parlement avec la mission précise d'y participer, d'y collaborer à la discussion, au vote, à la promulgation de la loi et de veiller à la scrupuleuse application de celle-ci.

C'est le Parlement qui a la charge de modifier ou d'abroger les lois ; par ton suffrage exprimé, tu as participé à la composition de ce parlement ; par ton vote, tu lui as donné pleins pouvoirs ; le parti auquel tu appartiens a des représentants au sein de cette assemblée ; le programme que tu as affirmé par ton bulletin a des porte-parole à la Chambre. Il leur appartient — tu l'as voulu — d'amender, de corriger ou d'abroger les lois qui entravent ton indépendance politique et consacrent ta servitude économique.

Enrage, proteste, indigne-toi, tu en as le droit. Mais c'est tout ce qu'il t'est permis de faire. Ne perds pas de vue que, en votant, tu as renoncé, ipso facto,à ton droit à la révolte, que tu as abdiqué en faveur des représentants de ton parti, que, pour tout dire en un mot, tu as cessé d'être libre.

Celui qui a compris cette élémentaire vérité : l'anarchiste, ne vote pas, parce qu'il veut être un homme libre, parce qu'il refuse d'enchaîner sa conscience, de ligoter sa volonté, parce qu'il entend garder, à tout instant, et en toutes circonstances son droit à la révolte, à l'insurrection, à la révolution.

L'Etat, c'est l'ennemi.Au centre
Écoute encore. En régime représentatif, le Parlement, c'est l'État.

Théoriquement, il n'en est qu'une partie ; car en principe, il n'est nanti que du pouvoir législatif. Mais c'est le Parlement (Chambre et Sénat réunis) qui élit le Président de la République, entre les mains de qui est centralisé le pouvoir exécutif ; et si, théoriquement, c'est la Magistrature qui détient le pouvoir judiciaire, comme c'est le Parlement qui confectionne les lois et que le pouvoir judiciaire n'a que le mandat d'en appliquer les dispositions, on voit que, somme toute, directement ou indirectement, le Parlement est, en dernière analyse, omnipotent. C'est donc lui qui est l'État.

Or, l'État, disent les Anarchistes, c'est la prise de possession du Pouvoir par la classe dominante, au détriment de la classe dominée. C'est, actuellement, l'ensemble des institutions qui régissent la nation entre les mains des chargés d'affaires de la classe capitaliste et, plus spécialement de la haute finance, de la puissante industrie, du grand commerce et de la vaste propriété terrienne.

C'est la citadelle d'où partent les ordres qui courbent la multitude ; c'est la gigantesque forteresse où siège la force armée : troupe, gendarmerie, police, dont la fonction est de persécuter, d'arrêter, d'emprisonner et, en cas de révolte collective, de massacrer qui s'insurge.

C'est le monstre qui, insatiablement, se repaît du sang et des os de tous ceux qui, par leur travail, alimentent un budget qui s'enfle démesurément.

L'État, c'est l'ennemi contre lequel il faut lutter, lutter encore, lutter toujours, jusqu'à ce qu'il soit définitivement abattu.

En démocratie, l'État se flatte d'être l'émanation du Peuple souverain.Les partisans du système représentatif affirment que, en démocratie, c'est le peuple qui, par ses représentants, gouverne ; ils déclarent que, déléguant ses pouvoirs aux hommes de son choix, ce sont ses aspirations, ses besoins et ses intérêts, qu'il affirme par ses mandataires.

Ces Messieurs mentent et ils le savent bien ; mais ils répètent inlassablement cette imposture, dans l'espoir — hélas ! trop fondé — qu'un mensonge quotidiennement répété finit par acquérir la force d'une indiscutable vérité.

Entre l'assertion mensongère de ces théoriciens du démocratisme, assertion que dément la simple observation des réalités, et les affirmations des anarchistes, affirmations que justifient l'histoire et l'expérience, j'espère, électeur, qu'il n'est pas malaisé de fixer ton choix.

Ce n'est pas seulement de l'État dans les civilisations antiques, de l'État au moyen âge, de l'État incarnant le Pouvoir personnel absolu, mais bien de l'État sans exception et, par conséquent de l'État démocratique comme des autres que M. Clemenceau, qui s'y connaît, a dit au Sénat, il y a quelques années :

«Messieurs, nous connaissons l'État : nous savons ce qu'il est et ce qu'il vaut. L'histoire de l'État est toute de sang et de boue !»

Il ne s'agit pas de s'emparer de l'État, mais de l'anéantir.

Introduire des représentants de son parti dans les Assemblées législatives, c'est y glisser une fraction de soi-même, c'est apporter à ces Assemblées l'appui de son parti ; c'est leur infuser un sang nouveau ; c'est consolider le crédit de ses Assemblées, c'est fortifier leur puissance ; c'est — puisque le Parlement et l'État ne font qu'un — servir la cause de l'État au lieu de le combattre ; c'est donc tourner le dos au but à atteindre ; c'est paralyser l'effort révolutionnaire ; c'est retarder la libération.

L'État est le gardien des fortunes acquises : il est le défenseur des privilèges usurpés ; il est le rempart qui se dresse entre la minorité gouvernante et la foule gouvernée ; il est la digue haute et large qui met une poignée de millionnaires à l'abri des assauts que lui livre le flot tumultueux des spoliés.

Dès lors, il est naturel, logique et fatal que les détenteurs des privilèges et de la fortune votent avec entrain et conviction, qu'ils poussent avec ardeur aux urnes, qu'ils proclament que voter c'est accomplir un devoir sacré.

Mais déconcertante et insensée serait l'attitude de ceux qui, se proclamant en faveur d'un bouleversement social qui implique la disparition de l'État, ferait usage du bulletin de vote dont la conséquence serait, qu'on le veuille ou non, de légitimer les origines de l'État, de confirmer ses pouvoirs, de fortifier sa puissance et, par ricochet, de se faire le complice de ses forfaits.

De qui est composé la Chambre.


Électeur, aurais-tu la naïveté de croire que le Parlement rassemble l'élite de la nation ? Penses-tu que la Chambre réunit les gloires de la Science et de l'Art, les illustrations de la Pensée, les compétences de l'Industrie, du Commerce et de l'Agriculture, les probités (?) de la Finance ? Estimes-tu que le redoutable pouvoir de gouverner un peuple de quarante millions d'habitants est dévolu aux plus honnêtes et aux plus méritants ?

Si oui, détrompe-toi. Promène tes regards sur les travées de la Chambre et vois par quels gens elles sont occupées : avocats sans cause, médecins sans clientèle, commerçants douteux, industriels sans connaissances spéciales, journalistes sans talent, financiers sans scrupules, désœuvrés et riches sans occupations définies.

Tout ce monde intrigue, bavarde, marchande, agiote, fait des affaires, se démène, se bouscule et court à la recherche des plaisirs, de la richesse et des sinécures grassement rétribuées.

Cela t'étonne, électeur candide ? Une minute de réflexion dissipera ta surprise. Demande-toi comment il se fait que X, Y ou Z soient députés.

Leur siège est-il la récompense des mérites manifestes, des actions d'éclat, du bien accompli, des services rendus, qui les ont recommandés à l'estime et à la confiance publiques ?

Est-il le salaire équitable des connaissances spéciales qu'ils ont acquises, des hautes études dont ils ont parcouru le cycle brillant, de l'expérience que leur vaut une existence toute de labeur ?

A-t-on exigé d'eux, comme des professeurs, des pharmaciens, des ingénieurs, des examens, des diplômes, l'admission dans certaines écoles, le stage réglementaire ?

Regarde : celui-ci doit son mandat à l'argent ; celui-là à l'intrigue ; ce troisième à une candidature officielle ; ce quatrième à l'appui d'un journal dont il a engraissé le caisse ; cet autre au vin, au cidre, à la bière ou à l'alcool dont il a empli le gosier de ses mandants ; ce vieux aux coquetteries complaisantes de sa jeune femme ; ce jeune aux promesses éblouissantes qu'il a prodiguées de palmes, de bureaux de tabacs, de places et de recommandations ; tous à des procédés plus ou moins louches qui n'ont aucun rapport avec le mérite ou le talent ; tous, de toutes façons, au nombre de suffrages qu'ils ont obtenus.

Et le nombre n'a rien à voir avec le mérite, le courage, la probité, le caractère, l'intelligence, le savoir, les services rendus, les actions d'éclat. La majorité des suffrages ne consacre ni la valeur morale, ni la supériorité intellectuelle, ni la Justice, ni la Raison.

On serait autorisé à dire que c'est plutôt le contraire.

Soyons justes : quelques hommes supérieurs se sont, de temps à autre, fourvoyés dans ces mauvais lieux ; mais c'est le très petit nombre ; ils n'ont pas tardé à s'y trouver dépaysés et mal à l'aise et, à moins qu'ils n'aient insensiblement condescendu à jouer leur rôle dans le choc des coteries, à s'inspirer des passions des partis, à tenir leur place dans les intrigues de couloir, ils ont été rapidement mis en quarantaine et réduits à l'impuissance.

Parlementarisme est synonyme d'incompétence, d'irresponsabilité, d'impuissance, de corruption.

Au surplus, quel que soit l'homme, l'incompétence du parlementaire est une Fatalité.

Étant donné, d'une part, la complexité des rouages sociaux et, d'autre part, le développement des connaissances humaines, il n'est personne qui soit à même de faire face aux exigences du mandat législatif.

A notre époque, on ne peut être compétent qu'à la condition de se spécialiser. Nul ne peut tout connaître : il n'y a pas de cerveau qui puisse tout embrasser.

Et pourtant, un député devrait être marin, guerrier, diplomate, juriste, hygiéniste, éducateur, commerçant, industriel, financier, agriculteur, administrateur, puisqu'il est appelé à formuler son sentiment et à se prononcer par un vote précis sur toutes les questions : marine, guerre, affaires étrangères, législation, santé publique, enseignement, commerce, industrie, finance, agriculture, administration, etc., etc., etc.

S'il connaît bien une ou deux de ces questions — et ce serait déjà beaucoup — il ignore certainement toutes les autres. Il en résulte que neuf fois sur dix, il vote à l'aveuglette, au doigt mouillé.

Parlement est donc synonyme d'incompétence.

Synonyme aussi d'irresponsabilité.

Ici, la démonstration n'est plus à faire. Dire que le Parlement est irresponsable, c'est une proposition devenue si évidente qu'elle a cessé d'être en discussion.

Synonyme encore d'impuissance ; car, obligé de se cantonner dans les limites étroites d'une Constitution politique et d'un régime économique déterminés, le Parlement est l'image exacte d'un lac entouré de montagnes qui peut, de temps à autre, être agité et même tempétueux, mais qui reste toujours enfermé dans le cadre que les hauteurs environnantes tracent autour de lui.

Les bouillantes colères, les explosions d'indignation, les enthousiasmes délirants, les serments solennels, les engagements sacrés ont tout juste, au Parlement, la valeur de ces agitations périodiques d'une vaste mare stagnante qui font remonter la vase à la surface et empuant(iss)ent l'air, mais qui ne tardent pas à laisser retomber la boue et la puanteur dont la minuscule tempête a révélé l'accumulation dans les profondeurs.

Synonyme, enfin, de corruption. Les brigandages avérés et, plus encore, les scandales à demi étouffés ont fixé l'opinion à tel point qu'il est banal de dire d'un Parlement qu'il est pourri !

Les meilleurs se putréfient en un tel milieu, à moins qu'ils n'en sortent à temps et le plus vilain tour qu'on puisse jouer à un ami, c'est de l'y envoyer.

Aussi, électeur, si tu as un bon camarade, garde-toi de l'inciter à être candidat ; s'il le devient, garde-toi de favoriser sa candidature et, si tu veux conserver aux idées qui sont les tiennes et qu'il prétend vouloir défendre à la Chambre, un caractère, une intelligence, un dévouement, refuse-lui ton suffrage.

Voter, c'est faire le jeu de la Réaction !


Électeur, encore un mot encore : ce sera le dernier.

On ne manquera pas de te dire que de ne pas voter, c'est faire le jeu de la réaction.

Rien n'est plus faux. Je pourrais te faire observer que si les deux millions de travailleurs qui adhèrent à la C. G. T., si le million d'électeurs dont s'enorgueillit le Parti socialiste, si le million d'autres citoyens qui, sans être affiliés au Parti socialiste ou à la C. G. T. n'en sont pas moins les adversaires du régime capitaliste : en tout, quatre millions d'électeurs, refusaient hautement de prendre part au scrutin, cette abstention ouvertement annoncée et expliquée durant toute la période électorale et vaillamment pratiquée le jour du scrutin, porterait un coup mortel au prestige et à l'autorité du régime qu'il faut abattre. Je pourrais te dire que, en face de l'attitude de ces quatre millions d'abstentionnistes aussi conscients que résolus, le Gouvernement perdrait tout son lustre et le plus clair de sa force.

Je pourrais te dire que, étroitement unis dans une réprobation aussi catégorique du système social actuel, ces quatre millions d'hommes pourraient organiser, dans le pays, grâce aux ramifications qu'ils possèdent partout, une formidable coalition contre laquelle rien ne saurait prévaloir. Je pourrais affirmer que cette coalition dans laquelle ne tarderaient pas à entrer tous ceux que toucherait une aussi puissante propagande et même une partie des forces dont le Gouvernement dispose, serait de taille à oser, à entreprendre et à réaliser les plus vastes desseins et la transformation la plus profonde.

Que resterait-il, alors, du spectre de la réaction qu'on agite devant toi pour te pousser aux urnes ?...

Mais voici qui te paraîtra sans doute plus décisif encore.

La Chambre qui s'en va comptait en nombre imposant des éléments de gauche. Plus de trois cents députés radicaux et radicaux socialistes, plus cent députés socialistes. Ils constituaient indubitablement une majorité écrasante.

Qu'a fait cette Chambre ? Qu'ont fait ces quatre cents Députés ?

Ils ont acclamé la guerre, ils ont adhéré avec enthousiasme à l'abominable duperie qu'on a appelée «l'Union Sacrée» ; ils ont voté tous les crédits de guerre ; ils ont apporté au Gouvernement dit «de défense nationale» leur étroite et constante collaboration ; ils n'ont rien tenté pour abréger le massacre ; ils n'ont pris aucune mesure efficace contre la vie chère, contre l'accaparement, contre la spéculation, contre l'enrichissement scandaleux des brasseurs d'affaires ; ils ont accepté passivement la suppression de nos maigres libertés ; ils ont applaudi à l'écrasement de la révolution hongroise ; ils ont approuvé l'envoi des soldats, des marins, des munitions et des milliards destinés à étouffer, par la famine et par les armes, la Russie révolutionnaire ; ils ont lâchement courbé la tête, tout accepté, tout subi ; ils ont passé l'éponge sur toutes les turpitudes et sur tous les crimes.

Ils sont allés jusqu'au bout de la servilité, de la honte et de la sauvagerie.

A peine ont-ils osé ouvrir la bouche et, quand ils ont parlé, ce ne fut jamais pour faire entendre les vérités qu'il fallait dire, les imprécations sanglantes et les malédictions vengeresses qui auraient opposé la douleur des deuils, la souffrance des ruines et l'horreur des batailles à la stérilité des sacrifices et à la hideur des Impérialismes déchaînés.

Au terme de sa carrière, cette Chambre odieuse vient de ratifier un traité de paix qui laisse debout, plus insolents et plus guerriers que jamais tous les militarismes, qui favorise les plus atroces brigandages, qui stimule les plus détestables convoitises, qui avive les haines entre peuples et qui porte dans ses flancs la guerre de demain.

Voilà ce qu'a fait cette Chambre dont la naissance avait pourtant suscité les plus folles espérances et provoqué tous les optimismes.

ET MAINTENANT, ÉLECTEUR, VOTE ENCORE SI TU L'OSES.

Sébastien FAURE

dimanche 26 juin 2011

[Grèce : appel international à la solidarité]

[publié il y a plus d'un mois, cet appel à la solidarité en provenance d'une assemblée anarchiste d'Athènes est toujours d'actualité étant donné les récents évènements -relayés ci-dessous-. ]

Grèce : Appel URGENT à la
solidarité internationale

Publié le 20 mai

Compagnons,

Le but de ce message est de vous informer brièvement de ce qui se passe ces derniers jours dans notre pays et de lancer un appel international de solidarité à tous les anarchistes à travers le monde.

La Grèce est sur un tour­nant cri­ti­que, et de nom­breux chan­ge­ments cri­ti­ques ont lieu tant dans la société que dans l’économie et la poli­ti­que. La désin­té­gra­tion et la dis­so­lu­tion du modèle domi­nant -jusque récem­ment- de pou­voir et d’exploi­ta­tion est plus qu’évidente et défi­nie ce qui est com­mu­né­ment appelé « crise ». Ce que nous vivons main­te­nant est la faillite totale d’un sys­tème inca­pa­ble d’assu­rer plus long­temps un consen­sus social. Ainsi s’engage une atta­que fron­tale, incondi­tion­nelle et sans pré­texte.

Initialement, au début de cette condi­tion qui a été appe­lée « crise », l’atta­que s’est pro­duite en termes maté­riels. Avec la déva­lua­tion du tra­vail, la réduc­tion hori­zon­tale des salai­res, la « flexi­bi­lité » du tra­vail, l’ins­ti­tu­tion­na­li­sa­tion de la pré­ca­rité, l’aug­men­ta­tion du prix des pro­duits de consom­ma­tion et de la fac­tu­ra­tion des ser­vi­ces publics, l’aug­men­ta­tion des impôts et la réduc­tion des aides socia­les. Dans le même temps, la vente de la richesse publi­que à des par­ti­cu­liers, la pré­sence poli­cière géné­ra­li­sée dans les rues, les ventes aux enchè­res, la hausse du chô­mage ont com­mencé ...

A cela s’ajoute le déclen­che­ment d’une atta­que de pro­pa­gande sans pré­cé­dent. Les médias de masse contrô­lés par l’état et le capi­tal se déchai­nent à un rythme effa­rant catas­tro­phi­que, publiant des scé­na­rios de désas­tres et fai­sant des gran­des révé­la­tions comme « Si la troïka n’approuve pas le pro­chain ver­se­ment du prêt, nous allons tomber en mor­ceaux… » Avec tout cela, le méca­nisme de com­mu­ni­ca­tion du pou­voir gère à brouiller en per­ma­nence les pistes et main­te­nir une situa­tion de ter­reur, assu­rant fina­le­ment la para­ly­sie de la société.

Cependant, la résis­tance n’a jamais cessé pour une partie de la société grec­que et le pro­lé­ta­riat. Les décla­ra­tions spo­ra­di­ques de grèves géné­ra­les sont entou­rées d’une façon ou de l’autre par des per­son­nes qui résis­tent acti­ve­ment et expri­ment leur volonté de se battre contre ces condi­tions impo­sées par l’état et le capi­tal.

Une nou­velle fois à Athènes lors de la grève géné­rale du 11 mai, des dizai­nes de mil­liers de mani­fes­tants ont défilé et exprimé leur oppo­si­tion aux nou­vel­les mesu­res anti­so­cia­les du gou­ver­ne­ment grec qui s’abat­tent sur les tra­vailleurs et la majo­rité de la popu­la­tion. Pendant cette mani­fes­ta­tion après qu’une grosse partie du cor­tège a passé le par­le­ment et appro­chait de la fin, les flics atta­què­rent vicieu­se­ment les blocs les plus radi­caux –anar­chis­tes et anti-au­to­ri­tai­res, assem­blées de quar­tier, bases syn­di­ca­les, gauche extra-par­le­men­taire - sans qu’il n’y a eu de pro­vo­ca­tion. Ils les frap­paient avec une sau­va­ge­rie sans pré­cé­dent et tiraient des cen­tai­nes de lacry­mos, jusqu’à ce que les blocs soient dis­per­sés. Plus de cent per­son­nes ont été hos­pi­ta­li­sées, et cer­tai­nes opé­rées.

Le cama­rade Yannis est le mani­fes­tant dont l’état de santé est actuel­le­ment le plus cri­ti­que. Ayant subit une atta­que meur­trière par les flics qui lui a causé de graves bles­su­res à la tête, il dut être trans­féré à l’hôpi­tal dans un état ante mortem –selon le rap­port médi­cal déli­vré plus tard. Après le cons­tat de l’ampleur de l’hémor­ra­gie interne par les méde­cins, il dût subir aus­si­tôt une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale ; il est depuis intubé en Clinique de soins inten­sifs. Sa situa­tion reste cri­ti­que mais stable, sans pour autant être tiré d’affaire.

Il est évident que ces atta­ques meur­triè­res contre les gré­vis­tes, ce mer­credi 11 mai, avaient pour seul objec­tif, d’inti­mi­der le peuple et tous ceux qui résis­tent aux atta­ques du pou­voir étatique et capi­ta­liste. C’était un acte exem­plaire pour l’assu­jet­tis­se­ment de la popu­la­tion, sem­blant leur déli­vrer le mes­sage : restez à la maison, tran­quilles et dis­ci­pli­nés.

Dans le cadre de la même pro­cé­dure la sou­ve­rai­neté « emploie » de plus en plus l’extrême-droite qui n'est qu'une « rami­fi­ca­tion » de l’état. La flam­bée récente de vio­len­ces racis­tes dans tout le pays, a atteint son apogée la semaine der­nière. Instrumentalisant le meur­tre de sang-froid d’un rési­dent d’Athènes pour une his­toire de vol, fai­sant des immi­grés une cible, un pogrom sans pré­cé­dent contre les immi­grés a été déclen­ché. Des grou­pes de fas­cis­tes issus d’orga­ni­sa­tions ou auto­no­mes, des racis­tes, et des per­son­nes d’extrême droite, ont saisit l’oppor­tu­nité pour se réunir tous les soirs et atta­quer des immi­grés, en bles­sant plu­sieurs, et la mort d’un immi­gré économique semble leur incom­ber. Dans le même temps, les néo-nazis, assis­tés de la police, atta­quent les squats du centre-ville et nous met­tent dans une situa­tion ou nous devons se défen­dre contre la bar­ba­rie poli­cière et la bru­ta­lité des fas­cis­tes met­tant nos vies en danger.
La gra­vité de la situa­tion est évidente. Au moment où la société se fait atta­quer sans pré­cé­dent en termes maté­riels, les par­ties poli­ti­ques de la société les plus radi­ca­les – le milieu anar­chiste étant le prin­ci­pal- sont ciblés par les fas­cis­tes et la police- et cette fois ci lit­té­ra­le­ment si on prend compte de la rage meur­trière des atta­ques.

C’est pour cela que nous lan­çons de toute urgence un appel inter­na­tio­nal de soli­da­rité !

La soli­da­rité a tou­jours été une des valeurs carac­té­ris­ti­ques de l’anar­chie. Nous avons tou­jours compté sur la soli­da­rité pour sou­te­nir nos luttes, com­bat­tre l’iso­le­ment et la retraite dans la vie privée, encou­ra­gés par le pou­voir étatique, ainsi que l’indi­vi­dua­lisme et le déman­tè­le­ment de la notion de col­lec­tif que le capi­ta­lisme pro­meut.

Maintenant que la société grec­que et le pro­lé­ta­riat souf­frent d’une dété­rio­ra­tion sans pareil de ses condi­tions de vie, main­te­nant que les anar­chis­tes sont sous une telle oppres­sion qui prend actuel­le­ment des dimen­sions de ten­ta­tive de meur­tres, main­te­nant que le milieu poli­ti­que anar­chiste est sous la menace de la vio­lence de l’état et des fachos, nous avons besoin de voir nos com­pa­gnons, tout autour du monde, appe­ler à des actions de soli­da­rité pour notre lutte ; d’orga­ni­ser des événements, des mani­fes­ta­tions, des mar­ches, de pro­tes­ter, par des textes, en parole et en acte, par tout ce que les com­pa­gnons jugent le plus appro­prié. Toutes les expres­sions de soli­da­rité révo­lu­tion­naire, que les anar­chis­tes connais­sent et veu­lent démon­trer, revi­ta­li­se­ront nos esprits et ren­for­ce­ront nos luttes.

Salutations fra­ter­nel­les,

Groupe des communistes libertaires (d’Athènes)

publié dans le journal grec "Eutopia", traduit par Contra-info.net

jeudi 16 juin 2011

[Affiche Anarchiste de Grèce - Juin 2011]

Des luttes communes, des locaux et des étrangers pour la vie,
l'égalité et la liberté, contre la peur, le terrorisme d'Etat,
l'appauvrissement et le cannibalisme social.


Pauvreté-misère-oppression-exploitation : Quatre mots qui caractérisent le présent et le futur que les dirigeants nous réservent et imposent avec tout moyen à la société. Devenant de plus en plus difficile de survivre, l’élite promeut comme seule solution d’attaquer les uns les autres, de se tourner contre celui qu’on considère un adversaire facile, de vivre dans la peur , d’accepter les ordres économiques et politiques pour le «bien du pays» et de ne pas regarder la réalité droit dans les yeux.

Afin de réussir leurs plans, les dirigeants économiques, politiques et religieux collaborent avec des gens ayant des intérêts différents tels que les nervis-fascistes, les médias de masse, les flics, les habitants et les commerçants racistes des quartiers défavorisés.

Tous ces gens, sentant la peur et le sang humain, sortent de leurs trous comme un troupeau et montrent du doigt les voisins, les plus misérables, les immigrés, les sans-abris et les plus faibles comme l’ennemi.

Cela s’est produit de nouveau, en réponse au meurtre de l’homme de 44 ans, Manolis Kantaris, pour voler sa camera. Les jours suivants une chasse sauvage commence dans la zone autour du lieu de l’assassinat et jusqu’à la place d’Omonoia. : des groupes d’extrême-droite avec des couteaux, des casques et des bâtons, poignardent et tabassent indistinctement des immigrés, attaquent leurs magasins et leurs maisons et causent des dégâts. Les flics étaient présents et aidaient à toutes les attaques alors que les patriotes et les racistes, à travers la télévision ou dans les endroits où les attaques se produisaient, les ont applaudi avec tous les moyens, présentant les immigrés comme les ennemis de la «patrie», de l’économie, de la culture et servant ainsi la politique d’immigration de l’Etat.

En même temps les fascistes, aidés par les flics, ont attaqué les squats de Skaramanga et de Villa Amalias qui se trouvent à proximité du lieu de l’assassinat de M.Kantaris. Ces squats ont été plusieurs fois solidaires aux luttes des immigrés. Alors maintenant, une fois de plus, les gens qui se sont trouvés dans ces squats ont essayé d’empêcher les attaques et ont chassé les ridicules de l’Aube Dorée (Chryssi Avyi, organisation fasciste).

Ceux qui ne se conforment pas, qui n’acceptent pas de vivre dans l’oppression et l’exploitation et choisissent de résister collectivement sans médiation par les partis et les leaders, font face aux groupes des fascistes ou aux gangs de flics, comme cela s’est passé lors de la grève générale du 11 mai.

A cause de l’attaque meurtrière des forces antiémeutes (MAT), un manifestant a perdu sa rate et le camarade Yannis K. a été blessé gravement à la tête. Ayant de l’hémorragie interne et en danger de perdre sa vie, il a été transféré dans l’hôpital général de Nikaia et s’est fait immédiatement opéré. Il a été hospitalisé pour plusieurs jours en clinique de soins intensifs. De plus, une des personnes arrêtées, Fotis D., est mis en garde à vue après des fausses accusations par les flics qui lui ont chargé un sac avec des cocktails Molotov.

Nous savons que dans les quartiers défavorisés d’Athènes, c’est difficile pour les pauvres, les misérables et les opprimés de vivre en paix. Les problèmes grandissent par l’action de la mafia qui constitue, avec l’aide de l’état, une des entreprises du capitalisme les plus inhumaines et les plus profitables. Les dirigeants ne veulent pas qu’on comprenne que les seuls responsables de nos problèmes sont l’état et les patrons locaux et étrangers et pas notre voisin ni le plus faible d’entre nous.

Nous ne trouverons pas de solution à nos problèmes en obéissant et servant les dirigeants. Les solutions sont trouvées lorsque nous prenons en main notre propre vie, tous ensemble, sans leaders, avec respect mutuel, tolérance et humanité. Lorsque nous exprimons et partageons nos problèmes et nous cherchons des solutions à travers des assemblées de quartier , des syndicats de base, des centres de résistance autogérés , des cuisines collectives, des mouvements d’entraide. Lorsque nous nous connaissons entre nous et que nous luttons en tant qu’égaux contre les intérêts de la haute classe. Lorsque, locaux et étrangers, nous construisons des luttes sociales et des luttes de classe communes, contre l’état et le capital, pour une société sans oppression et exploitation, pour la révolution sociale et la libération.

Assemblée des anarchistes pour l’autogestion sociale

Source : Contra-info.net

mercredi 15 juin 2011

[Grèce] Grève Générale du 15 Juin 2011 : les nouvelles du front !






15 Juin 2011 : La grève générale de Grèce en direct.

20.41 (+2 GMT) Entre 20 et 30000 personnes sont sur la place de Syntagma en ce moment et plus arrivent chaque minutes. L’assemblé de ce soir va commencer d’une minute à l’autre, et elle devrait se concentrer sur l’annonce imminente du premier ministre grec Papandreou, probablement à propos de la création d’un gouvernement d’unité nationale.

17:43 (+2 GMT) La situation se calme légèrement à Syntagma. Des milliers de personnes sont en face du parlement et dans les rues autour, du monde continue d’arriver. Plus tôt l’hotel de luxe et ls ministère de l’économie ont été attaqués par des manifestants.

17:21 (+2 GMT) Le med. les docteurs de la clinique de la place Syntagma font un appel à du matériel médical Beaucoup de personnes sont blessées, par la violence des attaques policière. Les gens peuvent approcher Syntagma par Amalias, Propylea et potentiellement par le métro. Les gens scandent des slogans anti flics applaudissent ironiquement les flics, des batailles ont encore lieu autour de la place, les forces DIAS ont été touchées par à Fillelinon, alors que quelques minutes plus tôt ils attaquaient les gens en face du jardin national et de la rue Stadiou. Les DIAS accélèrent et ralentissent sur la rue Amaliasou ils attaquent le rassemblement.

17:07 (+2 GMT) Les moto de la police DIAS attaquent les gens rue Amalias qui chantent « Pain-Education-Liberté-La junte ne s’est pas finit en 1973 » et « Flics, porcs, assassins ». Les lacrymos et les grenades assourdissantes continuent, la musique des hauts parleurs de la place aussi. La comission média de la place Syntagma a lancé il y a 10 minute l’appel suivant :

NO PASARAN ! Maintenant nous parlons !

Le parlement grec est assiégé. Des milliers de protestataire ont envahi la Bastille grecque et ses environs. Depuis 7h ce matin les « indignados » grecs crient « stop ! », avec comme seul moyen de lutte leur corps, ont bloqué la rue et ont encerclé le parlement. Qu’importe que la police ait dressé des barrières métalliques devant le parlement (V.Sofias) Que faire si. Qu’importe que de toutes part les forces policières (DIAS, MAT etc.) ont tenté de disperser les deux cortèges à V.Konstantinou &Rizari et V.Konstantinou & Rigillis, nous restons là et nous continurons ! Le gouvernement grec avec la police toujours prompt à aider, tente depuis des heures de tuer et détruire moralement le grand mouvement des « indignados » grecs, des honnêtes gens qui ont pris les places et les rues du pays. A celui qui tente de stopper le siège pacifique de « l’inutile et dangereux », de la plus grande protestation de l’aire post junte, nous lui diront seulement ceux-ci! Nous sommes ici pour rester ! Nous, toutes les personnes assemblées resterons et aucune provocation morale ou politique ne nous arrêtera. Il n’y aura pas de place pour ce genre de choses dans notre histoire future !

16:53 (+2 GMT) Un grand groupe de manifestants vient de chasser une unité de policier en moto (DlAS/DELTA) rue Panepistimiou. Les hauts-parleurs de la place Syntagma appellent tout le monde à revenir sur la place. Même s’il est difficile d’y rester à cause des gaz lacrymo, les manifestants persévèrent.

16:49 (+2 GMT) Les gens essayaient de revenir progressivement à Syntagma (au son de la musique dans les hauts-parleur). Mais à l’instant les flics viennent d’attaquer à nouveau en masse, piégeant des groupes de personnes sur la partie basse et essayant d’évacuer toute la place avec des gaz lacrymo et une grande violence.

16:41 (+2 GMT) Place Syntagma : 4 manifestants blessés transportés à l’hôpital. Les rapports du centre médical de la Place parlent de nombreuses personnes avec des problèmes de respiration.

16:33 (+2 GMT) Volos (Grèce centrale): Une manifestation de 3000 personnes occupe la mairie et une Assemblée de manifestants a lieu à l’intérieur. Le maire de Volos reste bloqué à l’intérieur du bâtiment.

16:30 (+2 GMT) Situation de guerre tout autour de la Place Syntagma, alors que les flics continuent à jeter des gaz lacrymo et des gaz asphyxiants. Deux manifestants ont été arrêtés pour le moment. L’esprit de combat est remarquable : les gens continuent à résister même à mains nues.

16:20 (+2 GMT) Appel urgent de l’équipe médicale de Syntagma pour des médicaments anti-acide.

16:00 (+2 GMT) Les forces de police continuent leurs attaques meurtrières contre les milliers de manifestants qui persistent à se battre Place Syntagma. La situation est très critique et les escadrons de police anti-émeutes assaillent des milliers de manifestants de tous les âges. Les flics ont réussi à bloquer la rue en haut de la rue Fillelinon.

15:56 (+2 GMT) Affrontements importants rue Fillelinon, au moins une arrestation à Syntagma, les gens ne quittent pas la place mais les flics s’attaquent à tout le monde. Les grenades et les bombes lacrymo explosent de partout. Les manifestants se défendent et défendant la place, et rejettent les flics en différents endroits de la place. Les flics ont attaqués deux fois des ambulances qui venaient récupérer des manifestants blessés, et une bombe lacrymo a explosé dans une clinique sous tente installée sur la place.

15.30 (+2 GMT) Un grand groupe de manifestants furieux attaquent 3 unités de la police anti-émeutes dans rue Filellinon. Les témoignages font état de 4.000 personnes se battant contre les flics dans cette rue.

14:45 (+2 GMT) Affrontements tout autour de Syntagma et sur la place. Les manifestants répondent avec des pierres aux attaques de la police, la place est recouverte de poudre blanche laissée par les bombes de lacrymogène, mais des gens sont toujours là, pendant que d’autres se regroupent dans les rues autour de la place et essayent de revenir sur la place.

14:41 (+2 GMT) Chania, Crète : Après la fin de la manifestation (quasiment 3000 grévistes), l’Assemblée Populaire Ouverte a décidé d’occuper les locaux de la préfecture. Le bâtiment est occupé depuis une heure en solidarité avec les manifestants d’Athènes. A 15h une nouvelle Assemblée est appelée pour décider des actions à venir.

14:28 (+2 GMT) Athènes : Des milliers de personnes sont toujours autour du Parlement. Le mur de plexiglas n’est plus là, mais les flics ont bougé plus bas vers la place Syntagma ; ils forment des cordons avec 4 lignes. De nouveaux manifestants continuent à arriver en nombre vers le Parlement pour participer aux blocus. Fascistes, officiers infiltrés et flics en uniformes sont autour, mais les manifestants ne semblent pas effrayés et restent concentrés.
A Thessalonique, malgré la pluie, des milliers de personnes ont encerclé les locaux du sous-ministère du Nord de la Grèce.

14:29 (+2 GMT) Attaques massives de la police à Athènes, gaz lacrymogène et lances grenades (stand grenades ?) partout à Syntagma. Des pierres sont jetées contre la police et l’hôtel Great Bretagnia.

14:15 (+2 GMT) Les tensions perdurent Place Syntagma. Rue Akadimia, la police a utilisé des gaz lacrymo il y a quelques minutes. Les gens reviennent vers le Parlement et se préparent au bras de fer. Devant le Parlement, anarchistes et fascistes sont les uns à côté des autres à chanter des slogans, la situation est vraiment très tendue pour l’instant.

14:00 (+2 GMT) De plus en plus de préfecture sont occupées : le QG de la préfecture de Grèce centrale (Lamia), Crète, Corfou et Syros.

Des anarchistes ont découvert parmi eux un flic en cagoule avec des cocktails molotov. Pendant ce temps, d’autres manifestants (dont des fascistes) commençaient à accuser les anarchistes d’être des flics infiltrés, et à les attaquer. Un cocktail molotov a été jeté sur les lignes de police devant le Parlement.

13:50 (+2 GMT) Affrontements entre la police et les manifestants rues Rigilis et Amalias. Des centaines de manifestants continuent à s’affronter devant le parlement. Au moins un manifestant gravement blessé devant l’hôtel Grande Bretagne.

13:34 (+2 GMT) Île de Syros : Les locaux de la préfecture de Ermoupolis sont occupés par les manifestants.

13:18 (+2 GMT) Place Syntagma : Quelques manifestants jetaient des pierres aux forces de police devant le parlement et un groupe de fascistes a essayé de les en empêcher : il y a eu des affrontements entre anarchistes et fascistes devant le parlement. Les anarchistes et quelques autres manifestants ont réussi à repousser les fachos, mais la police gaze les manifestants.

Vers 13:00 (+2 GMT) Ioannina: Environ 70 manifestants ont tenté d’occuper la préfecture. 15 d’entre eux ont réussi à entrer et de petits affrontements ont éclaté à l’intérieur du bâtiment. Les forces de police ont encerclés le bâtiment mais un groupe de 150 manifestants, en solidarité avec ceux qui ont réussi a entrer ont combattu et repoussé les escadrons de police.

12:44 (+2 GMT) Lamia, centre de la Grèce : Les syndicats de travailleurs occupent les locaux de la préfecture – la même chose se passe à la préfecture de Crète.

12:36 (+2 GMT) Serres, Nord de la Grèce : A la fin de la manifestation l’Assemblée Populaire Ouverte de la place Eleftherias a décidé unanimement d’occuper la mairie. Elle sera occupée jusqu’à 17h, heure à laquelle une nouvelle Assemblée aura lieu.

12:16 (+2 GMT) Athènes: Tensions devant le mur de plexiglas tenu par la police depuis ce matin à Vasilis Sofias Av. Les manifestants ont commencé à pousser le mur et la police a utilisé des gaz lacrymo.

11:30 (+2 GMT) Thessalonique : Les bases syndicales ont commencé leur manifestation de Kamara et se dirigent vers le Centre du Travail de Thessalonique. Plus de 1000 personnes participent à la manif.

11:56 (+2 GMT) Trikala : La manifestation d’environ 150 gauchistes, “indignés” et anarchistes vient juste de finir. La manifestation a commencé au Centre du Travail de la ville et a fini devant la préfecture (en la bloquant pendant une heure).

11:25 (+2 GMT) Egio, Achaea (ouest de la Grèce) : Plus de 400 manifestants sont sur la place centrale d’Egio, sur le point de commencer à défiler dans les rues de la ville.

11:12 (+2 GMT) Un groupe de manifestants qui venait du quartier de Zografou a été bloqué bloqué et immobilisé par les forces Delta (venues en nombre) à Evangelismos. Les 10 manifestants arrêtés ce matin ont été relâchés.

10:34 (+2 GMT) Au moins 10 manifestants arrêtés et un blessé au blocus de Vasileos Konstantinou Ave et rue Rizari. Les manifestants ont réussi à faire reculer les voitures des CRS. De petits groupes bloquent la plupart des petites rues autour du Parlement. Il y a besoin de renfort au blocus du stade Panathenean.

10:14 (+2 GMT) Il y a déjà énormément de monde devant le Parlement à Syntagma. Il est conseillé à ceux qui descendent dans la rue maintenant de ne pas se diriger vers Syntagma, mais d’aller plutôt soutenir les blocus périphériques (Evangelismos, stade Panathenean).


Attaques fascistes repoussées pendant la manifestation du 15 Juin 2011



Source : Indymedia Athènes.
Traduction : Contra-info.net


[Fil d'info tiré des brèves du désordre -site de Cette Semaine- :
articles de "Leur Presse"]

Grèce : grève générale et premiers affrontements (malgré les "Indignés")
(Le 15 juin 2011)

A Athènes, affrontements entre jeunes et policiers en marge de la manifestation

LEMONDE.FR avec AFP | 15.06.11 | 16h03

A Athènes, des affrontements ont opposé mercredi 15 juin un groupe de près de 200 jeunes à des policiers en marge d’une manifestation contre un nouveau plan de rigueur annoncé par le gouvernement. Selon une source policière, sept personnes ont été blessées dans ces affrontements, dont un policier.

Les forces antiémeute, déployées en nombre en ce jour de manifestation, ont fait usage de gaz lacrymogènes pour repousser les manifestants des abords du Parlement. Ces derniers ont répliqué en jetant à leur tour des cocktails Molotov, des pierres et autres projectiles sur un cordon de policiers.

Le face-à-face entre jeunes et policiers, traditionnel dans toutes les manifestations en Grèce, a duré au moins une heure dans les rues près du Parlement. La manifestation a été cependant relativement calme. Les Indignés, le mouvement protestataire populaire et pacifique, qui campe depuis trois semaines sur la place Syntagma, appelait en effet les manifestants à rester sur les lieux "pacifiquement".

GRÈVE GÉNÉRALE TRÈS SUIVIE

Selon la police, plus de 20 000 personnes ont manifesté au total à Athènes, alors que la ville était paralysée par une grève générale observée par les principaux syndicats. Une forte mobilisation a été observée, notamment dans le secteur public et les transports maritimes et urbains. Les médias grecs évoquent pour leur part une manifestation qui aurait rassemblé plus de 40 000 personnes.

Le projet du gouvernement est inclus dans un plan budgétaire de moyen terme (2012-2015), dicté par les créanciers du pays, l’Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI), qui, de leur côté, peinent à se mettre d’accord sur une nouvelle aide au pays requise par une situation financière critique.


Grèce : les manifestants restent place Syntagma, malgré le gaz lacrymogène

AFP / 15 juin 2011 16h38

ATHENES - La police a brièvement tenté mercredi de reprendre le contrôle de la place Syntagma devant le Parlement à Athènes en tirant des salves de gaz lacrymogène qui ont éparpillé la foule sans la faire partir, des manifestants continuant de protester contre les mesures d’austérité.

La police réagissait à une attaque d’un groupe de jeunes qui avaient jeté auparavant des cocktails Molotov, des pierres et divers autres projectiles sur des membres des forces antiémeutes en marge d’une manifestation des syndicats, qui observaient une grève générale contre un nouveau plan de rigueur, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Au total, au moins douze personnes ont été blessées à Athènes mercredi, ont annoncé des sources officielles.

En milieu d’après-midi, la place Syntagma (de la Constitution, NDLR), où campent depuis trois semaines des Indignés grecs, a été envahie de fumigènes et de gaz lacrymogènes fortement irritants, contraignant de nombreux manifestants à libérer les lieux, d’après les journalistes de l’AFP présents.

Mais, les Indignés, un groupe de résistance populaire qui se veut pacifique, hors parti et hors syndicats, et qui communiquent via des communiqués de presse envoyés aux rédactions, ont appelé les manifestants à rester sur les lieux.

Ils ont dénoncé le bombardement de la place par des gaz lacrymogènes, et une tentative de la police d’évacuer la place par la force.

Nous avons deux ou trois policiers qui sont dans une état grave, a affirmé un porte-parole de la police, Thanassis Kokkalakis, sur la chaîne de télévision Skai. L’un d’entre eux a été blessé à l’oreille par un pistolet d’alarme et un autre a perdu plusieurs doigts, a-t-il dit.

A l’intérieur du parlement, l’examen du projet de loi budgétaire pluri-annuel imposant de nouvelles mesures d’austérité controversées, doit commencer en commission dans l’après-midi.

Selon la police, plus de 20.000 personnes ont manifesté au total à Athènes, jour de grève générale observée par les principaux syndicats, qui a surtout affecté le secteur public et les transports maritimes et urbains.

D’après les médias, le nombre des manifestants était de 40.000.

Campant depuis trois semaines devant le parlement, les Indignés qui ont également manifesté à Barcelone mercredi contre d’autres mesures d’austérité envisagées par le parlement catalan, ne sont pas parvenus à réaliser leur projet à Athènes, qui était de former une chaîne humaine pour encercler le parlement grec. La police bloquait les rues avoisinantes et les accès au bâtiment, permettant seulement l’entrée des députés.


Grèce : les affrontements font au moins sept blessés

JDD,15 Juin 2011

EN DIRECT - Des milliers de Grecs manifestent dans les rues du pays mercredi. Ils tentent d’empêcher le vote d’un projet de loi budgétaire comprenant un nouveau plan d’austérité, qui commence à être examiné au Parlement à Athènes. Celui-ci prévoit une nouvelle coupe budgétaire de 28,4 milliards d’euros d’ici à 2015 afin d’obtenir une nouvelle aide extérieure. Suivez les manifestations minute par minute sur leJDD.fr.

16h00 : 20.000 manifestants dans la ville de Salonique Alors que la mobilisation bat toujours son plein à Athènes, la police a annoncé que 20.000 personnes s’étaient rassemblées dans la ville de Salonique, située au nord du pays.

15h35 : L’examen du projet de loi commence bientôt Alors que les manifestants entourent le Parlement, l’examen du projet de loi budgétaire tant controversé doit commencer en commission dans l’après-midi.

15h27 : Entre 100 à 200 jeunes contre les policiers

Selon les informations de l’AFP, les affrontements ont opposé les forces antiémeutes à un groupe de 100 à 200 jeunes, qui ont jeté des cocktails Molotov, des pierres et autres projectiles devant le parlement grec. Au moins sept personnes ont été blessées, dont un policier, selon une source policière. Le face-à-face a duré près d’une heure.

14h42 : Au moins 40.000 manifestants selon les observateurs sur place
Alors que la police annonçait 20.000 manifestants à Athènes, les médias et observateurs avancent le double de ce chiffre. Mais ce dernier reste tout de même inférieur à ceux des manifestations syndicales qu’a connu la Grèce durant le printemps. En revanche, contrairement aux traditionnels cortèges syndicaux, la foule rassemble cette fois-ci des citoyens de tout bord, qui ont répondu à l’appel des "Indignés" grecs, lancé le 25 mai dernier.

14h40 : Trois à sept personnes blessées

Après les ripostes policières avec des gaz lacrymogènes contre des groupes de manifestants qui essayaient de rompre le cordon de sécurité autour du Parlement, la foule s’est reformée sur la place Syntagma. Les animateurs du rassemblement ont tenté de dissuader des jeunes cagoulés de lancer des projectiles, en vain. A 13h, le ministère de la Santé décomptait trois blessés, tandis que les services d’ambulance en annonçaient sept.

14h07 : Des attaques contre le ministère de la Justice

Des manifestants ont lancé des engins incendiaires sur le bâtiment abritant le ministère de la Justice, située sur la place Syntagma, où se tient également le Parlement. Selon des reporters de l’agence Reuters, ces heurts ont opposé des dizaines de policiers à des manifestants. Des flammes ont été aperçues devant une entrée du ministère.

13h05 : Baroin "pas inquiet" pour les banques françaises Suite à l’intention de l’agence de notation Moddy’s d’abaisser la note de trois banques françaises du fait de leur exposition à la Grèce, François Baroin a déclaré que cela "n’inquiète pas" le gouvernement français. Selon son porte-parole, "les banques françaises sont parmi les grandes banques internationales les mieux notées actuellement, les plus solides, elles ont résisté à tous les tests internationaux".

13h01 : la commission européenne attentive à "la situation sociale"
La Commission européenne, via un de ses porte-parole, a indiqué qu’elle est attentive à l’aspect social des mesures d’austérité imposées à la Grèce. "La situation sociale en Grèce est au centre de nos préoccupations, pas seulement en ce moment mais depuis le début de la crise", a affirmé Amadeu Altafaj, porte-parole du commissaire aux Affaires économiques Olli Rehn. Il a néanmoins souligné qu’il "n’y a rien de plus antisocial que des comptes publics déséquilibrés"

12h52 : le Premier ministre va "assumer ses responsabilités"
"Nous assumons nos responsabilités envers le peuple et le pays", a indiqué Georges Papandreou en arrivant au palais présidentiel avant une rencontre avec le président Papoulias. "Il faut un effort national car nous sommes à un moment historique crucial", a ajouté le Premier ministre grec. Papandreou a également assuré rechercher un consensus avec l’opposition alors que la presse indiquait ces derniers jours qu’un remaniement pourrait se faire avec la constitution d’un gouvernement d’union nationale.

12h26 : gaz lacrymogènes contre les manifestants
La police grecque a fait usage de gaz lacrymogènes contre les manifestants rassemblés devant le parlement à Athènes, indique l’agence Reuters. Les protestataires ont lancé des pierres et des yaourts sur les forces de l’ordre situé autour du bâtiment.

12h09 : des milliers de manifestants devant le Parlement Des milliers de Grecs sont dans les rues d’Athènes à la mi-journée. Equipés pour certains de trompettes, de casseroles et de sifflets, la foule s’est regroupée autour du parlement grec. Selon la police, plus de 20.000 personnes manifestent dans la capitale.

09h00 : les cortèges affluent
Des centaines de manifestants appartenant au mouvement des "indignés" sont sur la place centrale de Syntagma, où se situe le Parlement. Des drapeaux grecs et espagnols sont brandis, ainsi que des banderoles sur lesquelles sont écrits les mots "No pasaran" ("Ils ne passeront pas" en espagnol) ou "Résistez". Des dizaines de véhicules de policiers sont stationnés sur la place afin de permettre aux députés d’accéder au bâtiment pour examiner le projet de loi budgétaire. Plusieurs rues dans le centre de la capitale sont fermées à la circulation et aux piétons.

08h19 : l’euro "ne dépend pas" de la Grèce
Malgré la grave crise que subit la Grèce, ajoutée aux problèmes du Portugal et de l’Irlande, le destin de la monnaie européenne ne dépend pas de ces pays, a estimé Jürgen Stark, l’économiste en chef de la Banque centrale européenne. "La Grèce contribue pour 2,5% à la création de valeur" de toute la zone euro, "si vous ajoutez le Portugal et l’Irlande on arrive à 6%", a-t-il expliqué dans un entretien à la radio allemande Deutschlandfunk.

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